Au beau milieu de la nuit, une voix enrouée de Viktor Orban retentit de manière surprenante. Même s’il a proclamé sa victoire et répété son slogan préféré, « Arrêt de l’immigration, arrêt du genre, arrêt de la guerre, arrêt de Soros, arrêt de Bruxelles », le son ressemblait à un disque rayé et les applaudissements semblaient faibles. Lassé de ce mantra qu’il a répété tout au long de sa campagne pour les élections européennes et locales qu’il a décidé d’organiser en même temps, le dimanche 9 juin, pour affaiblir l’opposition.
À 61 ans, M. Orban a en effet remporté une nouvelle fois les élections hongroises. Cependant, avec un score de 44,4% pour son parti, Fidesz, il obtient le résultat le plus bas depuis l’adhésion du pays à l’Union européenne en 2004. En outre, son ambition d’une union des droites à Strasbourg est fortement compromise par l’essor relatif de ses alliés potentiels de l’extrême droite dans l’Union Européenne. Pas un mot, cependant, sur la performance de ses compatriotes du Rassemblement national de Marine Le Pen qui, bien qu’exceptionnel, ne sera pas suffisant pour que l’extrême droite « occupe » Bruxelles comme il l’avait promis.
Si M. Orban entend maintenir son pouvoir jusqu’en 2030, comme il l’a suggéré par le passé, il devra faire preuve d’efforts significatifs pour inverser la tendance. Depuis le début de son mandat en 2010, son parti Fidesz a toujours obtenu plus de 50% des votes lors des élections européennes, notamment grâce à son habileté remarquable à transmettre un message à la fois simple et effrayant, mais aussi par le biais d’un contrôle sur une grande partie des médias hongrois. Cependant, pour la première fois dimanche soir, un adversaire politique a réussi à défier le leader de droite qui a été au pouvoir pendant quatorze ans. Il a promis, entre autres, de mettre un terme à la corruption courante dans les hautes sphères du pouvoir en Hongrie.
« Péter Magyar, un challenger est né »
Agé de 43 ans, péter Magyar, ancien diplomate et cadre supérieur du parti au pouvoir, a obtenu pratiquement 30% des voix pour le parti Tisza, qu’il a fondé il y a quelques semaines seulement après avoir démissionné du parti Fidesz en février. Même si M. Magyar est encore loin de renverser le leader Viktor Orban, il a tout de même célébré cet exploit sans précédent devant une foule de supporters en liesse. Vêtu de sa chemise blanche habituelle, il a qualifié le scrutin, qui a attiré un record de participation, de « Waterloo » et de « prélude à la fin » pour M. Orban.
« C’est une secousse sismique » ; « Le système a désormais un adversaire », a déclaré celui qui a réussi à consolider dans les votes l’excitation des masses formidables d’opposants qu’il avait rassemblées lors de ses rassemblements électoraux. Bien que son discours de dimanche puisse sembler toujours très exagéré compte tenu de l’écart de points qui subsiste entre les deux hommes, M. Magyar a cependant réussi en quelques mois à chambouler le paysage politique du pays en attirant vers lui les votes des Hongrois de l’opposition, lassés des conflits des partis traditionnellement anti-Orban.
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