Est-ce la fin ou le début ? Le dénouement des élections européennes, qui auront lieu le dimanche 9 juin, sera un indicateur crucial pour évaluer la possibilité pour Ursula von der Leyen de se porter candidate pour un second mandat en tant que présidente de la Commission européenne. La décision sur son avenir ne sera pas uniquement aux mains des chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne : le Parlement européen devra également donner son avis sur sa candidature lors d’un vote dont l’issue est incertaine.
En 2019, l’allemande n’avait obtenu la confiance que grâce à une avance de neuf voix. Depuis, à l’âge de 65 ans, elle s’est imposée comme une actrice clé sur l’échiquier politique du Vieux Continent, en ayant particulièrement fait preuve de leadership pendant la pandémie du Covid-19 et lors du conflit en Ukraine. Cependant, la leader suscite également l’opposition de nombreux membres de la droite et de l’extrême droite européenne.
Ursula von der Leyen n’a jamais eu peur de déplaire à son propre camp. Cette membre de l’Union chrétienne-démocrate (CDU) a été présentée pour la première fois dans les pages du Monde en 2005 comme une femme qui cherchait à remettre en question le schéma familial traditionnel allemand. À cette époque, les mères qui jonglaient entre leur carrière professionnelle et leur rôle parental étaient blâmées pour le supposé abandon de leurs enfants, dans une Allemagne confrontée à une diminution de la natalité.
Ursula von der Leyen, la ministre des affaires sociales du Land de Basse-Saxe et mère de sept enfants, exprime son frustration par rapport à un procès courant. S’adressant au journaliste Henri de Bresson dans un article du 16 mars 2005, elle dénonce le fait que l’Allemagne s’accroche trop souvent à des images désuètes de la famille. Leyen, une blonde dynamique de 46 ans critiquée pour être une fillette riche, a dédié sa vie à la cause maternelle. Sa passion fait l’âme d’Angela Merkel, candidate de la CDU à la chancellerie, qui lui confie le rôle de gérer les problèmes de démographie en Allemagne.
Comme il était attendu, Leyen, quadragénaire, est devenue ministre de la famille après la victoire de la droite aux élections fédérales. Dépassant l’ombre de son père, ancien ministre-président (CDU) de Basse-Saxe et ancien haut fonctionnaire européen, elle s’est faite remarquer par ses ambitions progressistes.
Malgré la controverse, Leyen établit un salaire parental, inclusif des hommes, et soutient la création d’un demi-million de places supplémentaires en crèche. Sa proposition s’est opposée à l’Église chrétienne, une force majeure dans la gestion des jardins d’enfants. Le 28 février 2007, la correspondante à Berlin, Cécile Calla, souligne que les conservateurs de la CDU-CSU ont condamné le projet car ils craignaient qu’il menace le modèle familial traditionnel des « 3 K »: Kinder, Küche, Kirche (enfants, cuisine, Église), où la mère choisit de rester à la maison pour s’occuper des enfants.
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