Avant qu’une autorisation ne soit même demandée, le troisième grand rassemblement d’opposition à l’A69, nommé « Roue libre », a eu lieu le samedi 8 juin à Puylaurens (Tarn). Cependant, la participation a été plus faible que lors des manifestations précédentes, avec 6 000 personnes selon les organisateurs, et entre « 2 500 et 3 000 » personnes présentes au camp de base en milieu de journée, selon les chiffres de la préfecture. De ce nombre, « 1 600 » ont participé aux cortèges de l’après-midi. En comparaison, entre 5 000 et 10 000 personnes s’étaient rassemblées en octobre 2023 pour « Ramdam sur le macadam », et entre 4 500 et 8 200 en avril 2023 pour « Sortie de route », la première grande manifestation contre le projet d’autoroute reliant Castres à Toulouse, prévu pour 2025.
Il est indéniable que la baisse de la mobilisation est liée à la stratégie du gouvernement. En effet, mardi, le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin avait annoncé avoir demandé au préfet du Tarn d’interdire « cette nouvelle manifestation qui semble extrêmement violente ».
Le préfet, Michel Vilbois, avait largement partagé les statistiques des contrôles effectués, avec 1 523 personnes contrôlées (dont dix considérées comme dangereuses), 1 049 véhicules inspectés et 148 objets (y compris des planches à clous, des couteaux de toutes tailles, des haches, des serpettes, des frondes et des catapultes) retirés en prévision du rassemblement. Au début de la semaine, les forces de l’ordre avaient été déployées autour du camp et dans les dix-sept communes situées le long du tracé du projet d’autoroute contesté. Des amendes de 135 euros avaient été annoncées pour ceux qui ne respecteraient pas l’interdiction. Samedi, 1 600 gendarmes et policiers étaient sur pied.
Camille, une journaliste dans la trentaine, a exprimé son regret samedi, affirmant que la ministre de l’intérieur, Darmanin, a réussi à instiller la peur parmi les gens, les incitant à rester à la maison. Aline, membre de l’association « La Voie est libre », qui a co-organisé la manifestation, a ajouté que, malgré une présence forte de la sécurité, la protestation n’a pas été entièrement entravée.
La matinée de samedi a été marquée par des discours des opposants à la route A69, dont des représentants de « La Voie est Libre », « Les Soulèvements de la Terre », « Extinction Rebellion » et la « Confédération Paysanne ».
Un participant a critiqué le fait que, malgré les discours du gouvernement sur la souveraineté agricole, 60 % des fruits et légumes consommés sont importés. Un autre a réfuté les affirmations de Atosca, le concessionnaire de la route A69, quant à la progression des travaux. Un troisième a exprimé son exaspération face à l’absence d’écoute de leurs revendications. Une quatrième personne a menacé de recourir à des actions illégales, insistant sur leur légitimité et déclarant qu’ils ne permettraient pas la réalisation de la route A69. Ils ont tous scandé « No macadam ! »
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