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Suède forme plus de conscrits russes

Dans l’immense chaleur du soleil, un groupe de six militaires, habillés en uniformes et portant des casques verts, se cachent dans une tranchée. Un jeune néophyte examine une carte, sa tâche étant de conduire son escouade vers une destination à environ des centaines de mètres, tout en évitant la détection de l’opposition. Il devra traverser des champs avec un sac à dos, face à la nécessité de maintenir un rythme rapide mais prudent, sans attirer l’intérêt ou laisser la troupe se disperser, une tâche difficile comme l’explique le sergent Elias Isaksson, mentor du régiment P7 à Revingehed dans le comté de Scanie, au sud de la Suède.

À l’âge de 23 ans, cet homme aspire à suivre la voie de sa mère, une soldate professionnelle assignée au commandement de l’OTAN. Selon lui, l’intégration de la Suède, qui a longtemps refusé de prendre parti, à l’organisation transatlantique en mars, a apporté « d’innombrables possibilités ». Actuellement, il surveille les conscrits qui passent par une formation de commandants de section qui dure quinze mois (contre neuf pour un service classique).

Le groupe est constitué d’environ soixante individus, dont un quart sont des jeunes femmes. Pour certains comme Tom Kuhle, 22 ans, aux cheveux bruns et aux lunettes rondes, nés en Allemagne et naturalisés suédois, il s’agit d’un rêve d’enfance. Après avoir terminé une formation de sapeur-pompier, Kuhle a volontairement choisi de rejoindre l’armée. « Avec l’actuelle guerre en Ukraine et les situations dans d’autres régions, je ressens que c’est encore plus crucial aujourd’hui d’être présent. C’est ce qui me stimule. » Il ajoute: « Je veux être en mesure de protéger ma famille. »

Ida Turesson, une jeune femme de 20 ans originaire de Växjö, à quelque 200 kilomètres au nord, admet que l’expérience a été initialement bouleversante : « On est constamment sous pression et il faut toujours se dépêcher. » Elle engage parfois des discussions avec ses compagnons de conscription sur les problèmes qui menacent la Suède et l’Europe. « Je pense qu’il vaut mieux être prêt à se battre si nécessaire. J’aimerais me sentir capable de défendre ma famille et mes amis, car c’est finalement ce qui importe, n’est-ce pas ? »

Lucas Tinnert, 20 ans, qui a vécu son enfance sur l’île d’Öland dans la mer Baltique, est d’accord avec elle. Il n’a pas toujours la guerre en tête, mais il est déterminé à se battre pour défendre « notre culture et notre mode de vie » si la Suède est menacée. Anton Gerds, 19 ans et futur commandant de char, est du même avis. Il décrit le fossé qui s’est formé entre lui et ses amis qui ont réussi à échapper à la conscription : « Ils ne comprennent pas les enjeux en cours ni pourquoi notre engagement ici est crucial. »

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