Six ans après l’échec du projet de construction d’un aéroport à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), l’A69, une autoroute rapide de 53 kilomètres reliant Castres à Toulouse, est sur le point de devenir le nouveau foyer de luttes contre les projets accusés d’être nocifs pour le climat. Du vendredi 7 au dimanche 9 juin, plusieurs groupes s’attendent à ce que des « dizaines de milliers » de contestataires convergent vers le tracé futur, où la construction a déjà commencé. Malgré un but officieux de rassembler autour de 15 000 manifestants, cet événement pourrait devenir la plus grande mobilisation sur ce site depuis l’annonce de l’attribution du contrat le 25 septembre 2021 à Lagarrigue (Tarn), par l’ancien Premier ministre Jean Castex.
« À l’époque, les protestations étaient là et c’est bien normal en démocratie. Mais elles n’avaient pas atteint à ce moment-là l’intensité et la violence qu’elles ont maintenant », a déclaré mardi 4 juin, l’ancien premier ministre lors de l’audience de la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur le « montage juridique et financier de l’autoroute A69 ».
Le même jour, à l’Assemblée, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a ajouté à la tension autour de cette mobilisation. Il a anticipé une manifestation « extrêmement violente », avec la présence de « 600 black blocs », et décrit « des couteaux, des marteaux, des haches » déjà saisis dans les véhicules. Il a annoncé l’interdiction de ces rassemblements. Juste après, la préfecture du Tarn a indiqué qu’environ « 1 000 policiers et gendarmes seront déployés sur le terrain ce week-end » et que les manifestants risquent une amende de 135 euros.
Sans être démotivés par l’attaque de l’Etat, les organisateurs ont réaffirmé leur détermination lors d’une conférence de presse mercredi dernier. Les représentants de Soulèvements de la Terre, La voie est libre, Extinction Rebellion Toulouse, et la ZAD A69, qui ont choisi de rester anonymes, ont insisté sur leur appel à la mobilisation, tout en mettant la balle dans le camp du gouvernement. L’un d’eux a moqué la confiscation de matériel de bricolage dans des voitures par les forces de l’ordre, affirmant que cela était fait pour justifier la répression. Malgré les dires du ministre de l’intérieur, a-t-il déclaré, ce ne sont pas eux qui détiennent des armes létales. Daniel Coutarel, de la Confédération paysanne, qui soutient le mouvement, insiste sur le fait que leur but est d’accueillir les personnes de manière pacifique. Il ajoute que tout débordement sera de fait des autorités, et non d’eux. Pour lire la suite de cet article, il faut être abonné. Il reste encore 61,84% de l’article à découvrir.