La nouvelle déconcertante fut révélée en mars : en 2024, les loyers à résidence Marguerite-Yourcenar, située sur le campus d’Evry-Courcouronnes (Essonne), connaîtront une hausse de 3,5 %. Cette augmentation touche également toutes les résidences universitaires en France, inquiétant grandement les 15 000 étudiants locataires. Il est déjà complexe pour ceux-ci d’équilibrer le loyer et autres nécessités financières indispensables.
« C’est l’angoisse actuelle », déclare Léa (tous les prénoms ont été modifiés pour l’anonymat), une étudiante de 19 ans en langues, aperçue dans les corridors étroits lundi 3 juin. Mona, 23 ans, partage cet avis. Cette étudiante en master de droit des assurances qui réside au campus depuis 2020, est perplexe quant à cette décision. « Le paiement du loyer était déjà une bataille suite à la pandémie [Covid-19] », note-t-elle, y voyant un moyen de « rendre les étudiants plus vulnérables ».
Léonard, 25 ans, se sent aussi déconcerté par la situation. Ce doctorant en robotique, dont le financement d’études doctorales est la seule source de revenus, constate que l’augmentation des loyers est couplée à une autre complication. Il est également contraint de survivre sans l’Aide Personnalisée au Logement (APL) depuis trois mois, à cause d’un « problème technique sur le site de la CAF ». De même, Léa, privée de cette aide, est contrainte de payer un loyer mensuel de 360 euros alors que ses revenus fluctuent entre 300 et 400 euros comme assistante à la bibliothèque universitaire. « Je dois me contenter de l’essentiel pour manger, sans me permettre de fantaisies », confie-t-elle.
Dans le hall, des prospectus du Crous sont éparpillés par terre, incitant les étudiants à renouveler leur demande de logement pour l’année académique 2024-2025. Dans ce vaste bâtiment fait de béton et de verre, contenant 200 studios de type T1, certains sont sur le point de partir. C’est le cas de Mona, dont la demande de renouvellement a été rejetée, malgré deux tentatives. « Une rumeur courait…On disait que nos chambres étaient réquisitionnées pour les Jeux Olympiques », partage-t-elle. La vérité est différente : ces résidents doivent faire place pour les boursiers et les nouveaux entrants dans l’enseignement supérieur. Un équilibre difficile à atteindre pour les Crous, où seulement 40% à 50% des locataires sont renouvelés d’année en année, selon les statistiques du Centre national des œuvres universitaires et scolaires.
« Je mange ici à midi et le soir, je me débrouille »
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