Il y a une tremblement de terre judiciaire qui secoue les piliers de la mairie d’Ajaccio depuis le 4 juin avec sept personnes en garde à vue. Cinq individus ont été mis en examen entre le 6 et le 7 juin par la juge Céline Poirier de la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Marseille. L’affaire est de nature politico-financière, impliquant de la corruption et du trafic d’influence sous une pression criminelle constante, tout cela dans le but d’obtenir des permis de construction et des avantages commerciaux.
Au centre de l’affaire, le directeur de cabinet du maire, Antoine Maestrali, et l’adjoint aux sports, Stéphane Vannucci, qui sont tous deux sous investigation pour « corruption passive » et « trafic d’influence », selon le procureur de la République à Marseille, Nicolas Bessone. En plus de ces charges, ils sont soumis à un contrôle judiciaire les empêchant de contacter toute personne impliquée dans l’affaire, ainsi que les fonctionnaires de la mairie d’Ajaccio et de la communauté d’agglomération du pays ajaccien (CAPA). Ils ont aussi l’interdiction de se rendre dans ces administrations, a ajouté le bureau du procureur.
Trois autres hommes ont été mis en examen pour « extorsion en bande organisée ». Il s’agit de Michel Amhan, un médecin également promoteur (également poursuivi pour « corruption active »), Khalid Azhour, connu de façon négative par la justice (il est aussi soupçonné d’ « abus de bien sociaux ») et Johann Carta, reconnu pour ses liens avec la bande du Petit Bar (également mis en examen pour « corruption et trafic d’influence actifs »). Les deux derniers sont détenus dans une autre affaire et ont été incarcérés de façon provisoire.
Des signes de « pressions » ont également été notés.
L’investigation sur la bande criminelle du Petit Bar a été lancée en juin 2022. Grâce à des interceptions de communications téléphoniques, il a été découvert que Johann Carta, un individu à la croisée des mondes des affaires, de la politique et du banditisme, est un acteur clé dans des activités d’extorsion. Il est soupçonné d’avoir intimé des menaces à ses interlocuteurs, selon une source au sein de la justice. De plus, Carta semble se sentir comme à la maison dans les bureaux de la mairie et de la CAPA.
Parmi ses interventions, une visait prétendument à obtenir un stand de boucher dans le marché d’Ajaccio pour un de ses associés, Khalid Azhour, en 2019. Comme le raconte un enquêteur, un autre boucher avait été choisi mais s’est brusquement désisté, invoquant un prétendu refus de prêt de la banque, une indication probable de « pression ». Nous n’avons reçu aucune réponse aux demandes de commentaires de la part de la défense de M. Azhour.
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