À Clermont-Ferrand, la cathédrale Notre-Dame-de-l’Assomption se trouve maintenant en concurrence avec les grues de construction pour attirer l’attention des passants. En dépit de la crise qui a frappé le secteur immobilier, la construction se poursuit toujours dans la préfecture du Puy-de-Dôme. Richard Bazelle, directeur régional Auvergne de l’agence de Clermont-Ferrand pour Bouygues Immobilier, explique que les travaux en cours sont issus des projets approuvés en 2022. À ce moment-là, 70 % des réservations étaient réalisées sous le dispositif Pinel, une incitation fiscale à l’investissement locatif, entraînant la construction d’environ mille nouveaux logements chaque année.
Cependant, en raison de la réduction des taux de défiscalisation du Pinel et de la crise qui a impacté le secteur depuis un an et demi, la proportion d’investisseurs a chuté à 56 % et le nombre de réalisations a baissé à légèrement plus de trois cents, ajoute-t-il.
Parmi les divers projets de construction dans la ville, le large projet de rénovation urbaine de la ZAC Saint-Jean est l’un des plus audacieux. D’ici 2025, près de 1 500 logements seront construits sur ce terrain de 14 hectares, accompagnés de 17 500 mètres carrés de bureaux, 10 000 mètres carrés de commerces et services, ainsi qu’un parc de 2,4 hectares.
En effet, la métropole des Arvernes attire de plus en plus de gens. Depuis la fin des années 1990, Clermont-Ferrand a repris le chemin de la croissance démographique. De 2014 à 2020, la population a augmenté en moyenne de 0,7 % par an dans la commune, selon l’Insee.
A partir de 2009, la ville a réussi à générer davantage d’emplois. Son positionnement avantageux en matière d’innovation peut être attribué à la présence longtemps établie de Michelin, ainsi que de Limagrain, et également à celle d’Aubert & Duval, même si cette dernière est moindre, selon les observations des géographes Hélène Mainet et Milhan Chaze, et du spécialiste en urbanisme Jean-Charles Edouard, dans leur livre « Attractivité d’une métropole intermédiaire. Enjeux clermontois » (Autrement, 2023).
Par ailleurs, les valeurs immobilières ont connu une hausse significative au cours de cette période. D’après MeilleursAgents, les prix des appartements ont augmenté de 15,6% sur cinq ans (et 19,6% sur dix ans). Néanmoins, Clermont-Ferrand a également été touchée par un recul (- 4,7%) au cours des deux dernières années avec un prix moyen du mètre carré estimé aujourd’hui à 2 138 euros.
Les coûts varient sensiblement en fonction de l’emplacement du bien. Par exemple, dans le nord de la ville, moins demandé, il n’est pas inhabituel de trouver des appartements en-dessous de 1 000 euros le mètre carré. En revanche, dans le centre-ville, un logement rénové doté d’une grande terrasse peut coûter plus de 3 000 euros le mètre carré. Les biens les plus appréciés sont les grands T3 et les maisons de taille moyenne dans les communes avoisinantes (Chamalières, Beaumont, Ceyrat, etc.) – comme par exemple une maison de 90 mètres carrés avec un jardin de 400 mètres carrés. Notez que le reste de cet article (38,2%) est réservé aux abonnés.