Le samedi 8 juin, la Corée du Nord a une fois de plus lancé des ballons remplis d’ordures vers la Corée du Sud. Cela a été fait en réponse à l’envoi de propagande contre leur gouvernement par des militants de la Corée du Sud. L’état-major interarmes de la Corée du Sud a émis un avertissement au public de ne pas toucher ces ballons et de signaler leur présence aux autorités.
Plus tôt dans la journée, l’armée sud-coréenne avait déclaré être en état d’alerte, anticipant l’arrivée possible de ces ballons. La semaine précédente, la Corée du Nord avait déjà envoyé des centaines de ballons chargés de déchets vers son voisin du sud, les matériaux de farde variés allant de restes de cigarettes à des excréments d’animaux.
Selon les déclarations de Pyongyang, ces actions étaient une rétorsion aux ballons de propagande envoyés sur leur territoire par des activistes sud-coréens. Cependant, le dimanche 2 juin, la Corée du Nord avait annoncé mettre fin à ces actions. Cependant, peu de temps après, une organisation de militants sud-coréens a déclaré avoir envoyé dix ballons transportant 200 000 tracts contre Kim Jong Un.
Un autre groupe composé de transfuges de la Corée du Nord a également déclaré avoir envoyé dix ballons contenant 200 000 tracts anti-Pyongyang, 100 radios et des clés USB contenant un discours du président sud-coréen Yoon Suk Yeol le vendredi précédent.
Jang Se-yul, à la tête de ces déserteurs, a affirmé ce samedi à l’Agence France Presse (AFP) que leur mouvement se poursuivrait, qu’importe si Kim Jong Un décide de lancer de nouveau des ballons remplis de détritus. De son côté, la Corée du Nord a prévenu qu’elle répliquerait en déversant 100 fois plus de « vieux papiers et déchets » si des tracts étaient envoyés depuis la Corée du Sud.
L’année passée, la Cour constitutionnelle sud-coréenne avait annulé une loi de 2020 criminalisant l’envoi de propagande anti-Pyongyang, jugeant qu’elle entravait la liberté d’expression. Désormais, selon des experts, il n’y a plus de fondement juridique pour empêcher les militants de lancer des ballons en direction de la Corée du Nord.
Yoon Suk Yeol, le président sud-coréen, a quant à lui, décidé mardi de suspendre en intégralité un accord de paix militaire signé en 2018 avec la Corée du Nord. Il a jugé « déplorables » les provocations faites par Pyongyang en envoyant des ballons remplis d’ordures.
Les tensions entre les deux Corées sont à un niveau particulièrement bas.
Cette décision permet à la Corée du Sud de reprendre ses exercices de tirs réels et de relancer sa propagande par haut-parleurs le long de la frontière, ce qui a toujours agacé le régime nord-coréen. Depuis longtemps, déjà, des militants sud-coréens envoient des ballons vers la Corée du Nord afin d’y déverser de la propagande anti-Pyongyang, de l’argent, du riz, des séries télévisées sud-coréennes et des clés USB.
Kuensaem, un collectif d’activistes basé en Corée du Sud, a annoncé à l’AFP avoir lancé 500 bouteilles en plastique dans l’océan vendredi dernier, près de la frontière nord-coréenne. Chaque bouteille contenait du riz, de l’argent et une clé USB avec une série télévisée sud-coréenne. La série décrit une histoire d’amour entre une héritière fortunée sud-coréenne et un militaire nord-coréen.
Depuis 2015, ces activistes font parvenir ce style de matériel en Corée du Nord deux fois par mois. « Nous continuons simplement à faire ce que nous avons toujours fait pour aider les Nord-Coréens qui souffrent de la faim », a déclaré Park Jung-oh, le leader du groupe, lors d’une interview avec l’AFP le samedi.
Actuellement, les relations entre la Corée du Sud et la Corée du Nord se sont fortement détériorées. La diplomatie est en stagnation depuis longtemps et pendant ce temps, Kim Jong Un continue de renforcer ses essais et son armement. De son côté, la Corée du Sud se rapproche de son principal partenaire de sécurité, Washington.