Romain Del Bello, Pierre Bouvier, Glenn Cloarec, Louise Vallée, Dorian Jullien, Jean-Philippe Lefief et Glenn Cloarec ont tous pris part à ce direct. Nous vous encourageons vivement à consulter l’ensemble de nos publications sur le conflit en Ukraine, incluant reportages, analyses et explications. La Crimée reste au coeur des préoccupations pour Kiev, et le récent bombardement d’une des imprimeries les plus significatives du pays a provoqué une vive émotion. Les Ukrainiens, malgré l’épuisement et les revers, tiennent bon sur la ligne de front. La guerre, de nos jours, prend un virage technologique avec l’emploi croissant de l’électronique. La Russie, de son côté, conteste la suprématie spatiale des États-Unis. À vos portefeuilles, l’Hôtel Ukraine à Kiev est à vendre pour un montant de départ de 23,5 millions d’euros. Les missives d’Olga et Sasha témoignent de la détermination des résidents, même dans les villes les plus assiégées : ils semblent encore déterminés à se rendre au travail, commencer des affaires et s’éduquer. Voici Zelensky, le président ukrainien indéfini. L’angoisse des personnes disparues est une immense épreuve à surmonter. Nous avons des réponses à vos questions fréquemment posées. Comment les drones sont-ils employés par Moscou et Kiev ? Depuis plusieurs mois, la confrontation entre les drones russes et ukrainiens a atteint une échelle jamais vue auparavant. D’après une étude britannique publiée en mai 2023, les Ukrainiens perdraient environ 10 000 drones chaque mois sur le terrain de combat, soit plus de 300 au quotidien. A toutes fins utiles, sachez que l’armée française compte un peu plus de 3 000 drones dans ses stocks.
Les Ukrainiens et les Russes emploient majoritairement des Véhicules Aériens Non Habités (VANH) civils, accessibles et économiques, pour fins militaires. Ces appareils sont utilisés pour surveiller le terrain de guerre, guider les soldats et les tirs d’artillerie. De plus, certains sont adaptés pour transporter de petites charges explosives, qui sont par la suite déployées sur des tranchées ou des véhicules blindés.
Les drones suicidaires, bien qu’en nombre restreint, jouent aussi un rôle crucial. Ces VANH équipés de matériaux explosifs sont déployés au-dessus de la ligne de front sans cible prédéfinie. Moscou utilise des drones russes Lancet-3 et des Shahed-136 d’origine iranienne. Sans flotte de guerre digne de ce nom, l’Ukraine défie l’adversaire avec des véhicules marins télécommandés, des petits kayaks remplis d’explosifs (450 kilos de TNT).
Témoignant de l’importance capitale des drones dans leurs manœuvres, Ukrainiens et Russes ont mis en place des systèmes pour approvisionner leurs forces à long terme. Ils ont non seulement fait de gros achats de drones civils sur le marché, mais ont également développé leur propre production. Au début de la guerre du Donbass déclenchée il y a une décennie, l’industrie nationale ukrainienne était dans ses premières phases, mais a depuis pris de l’élan. Fin août, le ministre de la transformation numérique en Ukraine a révélé qu’une réplique du drone russe Lancet avait été créée et sera bientôt lancée sous le nom de Peroun, le dieu slave de la foudre et du tonnerre.
Malgré les sanctions occidentales qui limitent l’approvisionnement de la Russie en composants électroniques, selon les informations des services de renseignement américains, le pays aurait commencé à construire une usine dans la zone économique spéciale d’Alabouga. L’objectif serait de produire des drones-kamikazes de conception iranienne, tels que les Shahed-136.
Il est toutefois extrêmement complexe, voire impossible de connaitre le nombre exact de missiles détenus par l’armée russe. Même si les services de renseignement ukrainiens fournissent des informations régulières sur ce sujet, leurs chiffres restent discutables.
Selon des informations de Andri Ioussov, porte-parole de la direction générale du renseignement du ministère de la défense (GUR), cité par Liga.net, l’armée russe aurait eu environ 2 300 missiles balistiques ou de croisière avant la guerre et environ 900 au début de cette année. À ce chiffre, il faut ajouter une dizaine de milliers de missiles antiaériens S-300, avec une portée d’environ 120 kilomètres, ainsi qu’un grand nombre de S-400, une version plus récente avec une portée trois fois supérieure. Vadym Skibitsky, le second du GUR, estimait en août le nombre de missiles avec une portée supérieure à 500 kilomètres à 585 missiles.
Concernant la capacité de production, elle aurait augmenté pour atteindre environ une centaine de missiles balistiques ou de croisière par mois, selon plusieurs experts. En octobre, le GUR estimait la production mensuelle à 115 missiles.
D’après plusieurs sources iraniennes citées par Reuters, la Russie aurait obtenu des missiles de courte portée à la fois d’Iran et de Corée du Nord, et continuerait à en accumuler. Depuis le début de l’année, lorsqu’un accord a apparemment été conclu, on estime que 400 missiles iraniens du type Fateh-110 (capable de couvrir une distance de 300 à 700 kilomètres) ont été livrés. Par contre, le nombre exact de missiles nord-coréens que la Russie a acquis n’est pas connu. Cependant, entre le 30 décembre 2023 et le 7 février 2024, 24 de ces missiles ont été lancés en Ukraine, d’après le procureur général, Andriy Kostin. Les experts qui ont examiné les restes et les trajectoires pensent qu’il s’agit probablement des missiles KN-23 et KN-24, qui ont une portée d’environ 400 kilomètres.
Que se passe-t-il avec les avions de chasse F-16 ? Répondant à une demande de longue date du président ukrainien, les États-Unis ont accepté en août 2023 de transférer des avions de combat F-16 à l’Ukraine. Bien qu’il existe plus de 300 F-16 potentiels répartis dans neuf pays européens – dont la Belgique, le Danemark, la Grèce, les Pays-Bas et le Portugal – tous ne sont pas prêts à en donner instantanément.
Volodymyr Zelensky a mentionné le nombre de 42 F-16 qui étaient promis par les alliés occidentaux à Kiev, mais cette information n’a pas été vérifiée. Le Danemark a promis d’en fournir 19. Les six premiers ne devraient pas être livrés avant la fin de 2023, 8 autres suivront en 2024 et les derniers 5 en 2025, selon la première ministre danoise, Mette Frederiksen. De leur côté, les Pays-Bas, qui ont également promis d’en donner, ont un total de 42 unités, mais n’ont pas encore indiqué combien ils prévoyaient de céder.
Les pilotes ukrainiens ont besoin de formation pour manier les avions de combat des États-Unis. Onze alliés de l’Ukraine se sont engagés à superviser la formation de ces pilotes. Selon l’OTAN, les militaires ukrainiens seront prêts à utiliser ces avions dans un contexte de bataille à partir du début de 2024, tandis que d’autres experts prévoient l’été de la même année.
Quel type d’aide militaire les alliés fournissent-ils à l’Ukraine?
Deux ans après la déclaration de la guerre à grande échelle, le soutien occidental à l’Ukraine semble ralentir. Les nouvelles aides engagées entre août 2023 et janvier 2024 ont diminué par rapport à la même période de l’année précédente, selon le dernier rapport de l’Institut Kiel publié en février 2024. Cette tendance à la baisse pourrait se poursuivre, le Sénat américain ayant du mal à approuver de nouvelles aides et l’Union européenne ayant rencontré des difficultés pour faire passer une aide de 50 milliards le 1er février 2024, principalement à cause de l’opposition hongroise. À noter que ces deux paquets d’aide n’ont pas encore été comptabilisés dans le dernier bilan de l’Institut Kiel, qui s’arrête en janvier 2024.
Les informations de l’institut allemand révèlent une tendance à la réduction du nombre de donateurs, qui se regroupe autour d’un noyau composé des États-Unis, de l’Allemagne, des pays du nord et de l’est de l’Europe, promettant à la fois une importante aide financière et des armements de pointe. Depuis février 2022, les pays soutenant Kiev se sont engagés à fournir au moins 276 milliards d’euros en aide militaire, financière ou humanitaire.
En termes absolus, les nations les plus prospères ont démontré le plus de générosité. Les États-Unis sont sans conteste les principaux donateurs, ayant promis plus de 75 milliards d’euros d’aide, dont 46,3 milliards pour le soutien militaire. Les pays de l’Union européenne ont promis des aides bilatérales (64,86 milliards d’euros) et des subventions communes à travers les fonds de l’Union européenne (93,25 milliards d’euros), totalisant 158,1 milliards d’euros.
Cependant, la situation change lorsqu’on compare ces dons au produit intérieur brut (PIB) de chaque pays donateur. Les États-Unis chutent alors à la vingtième place (0,32% de leur PIB), loin derrière certains pays voisins de l’Ukraine ou anciens alliés de l’Union soviétique. L’Estonie est en tête des dons par rapport au PIB avec 3,55%, suivie du Danemark (2,41%) et de la Norvège (1,72%). La Lituanie (1,54%) et la Lettonie (1,15%) complètent le top 5. Les trois États baltes, qui partagent tous des frontières avec la Russie ou son alliée la Biélorussie, sont parmi les donateurs les plus généreux depuis le début du conflit.
Dans le classement du PIB, la France est à la vingt-septième place, ayant engagé 0,07% de son PIB, juste derrière la Grèce (0,09%). L’aide fournie par la France a connu une baisse constante depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie – la France était vingt-quatrième en avril 2023, et treizième à l’été 2022. Que sait-on des tensions à la frontière entre l’Ukraine et la Pologne?
Les complications dans les relations entre la Pologne et l’Ukraine ont été présentes pendant plusieurs mois, gravitant principalement autour du transit des grains ukrainiens. Au printemps 2022, pour aider l’Ukraine à vendre et à évacuer ses produits agricoles sans tarifs douaniers, la Commission européenne a instauré des « voies de solidarité » vers l’Afrique et le Moyen-Orient. Néanmoins, d’après la Fondation Farm, qui se concentre sur les problèmes globaux d’agriculture, environ 50% des céréales ukrainiennes ont fini par passer ou terminer leur voyage dans l’Union Européenne (UE) depuis l’avènement du conflit. Ces céréales sont généralement moins chères que le blé produit dans l’UE, en particulier dans les pays de l’Europe Centrale.
La Bulgarie, la Hongrie, la Roumanie, la Slovaquie et la Pologne se sont alors opposées, affirmant que ces céréales influencent négativement leur marché local et les revenus de leurs agriculteurs. Ainsi, en avril 2023, ils ont individuellement mis un terme à leurs importations. Bruxelles a accepté cet embargo, à condition qu’il n’entrave pas le transit vers d’autres pays et ne dure que quatre mois. Cependant, Varsovie a choisi de garder sa frontière fermée aux céréales ukrainiennes après l’été, considérant que le problème n’était pas véritablement résolu, malgré l’opinion de Bruxelles qui pensait que l’embargo n’avait plus lieu d’être puisque ses observations suggéraient qu’il n’y avait plus de déformation des marchés nationaux en ce qui concerne les céréales.
Les producteurs agricoles en Pologne ont dressé un barrage à la frontière avec l’Ukraine pour stopper l’entrée des camions ukrainien sur leur territoire national. Ces derniers veulent un « embargo total » sur tous les produits agricoles et alimentaires venant d’Ukraine. Les agriculteurs soulignent une hausse significative de leurs coûts de production, tandis que les prix sont au plus bas et que les silos et entrepôts sont débordant. En début 2024, le président ukrainien a exprimé sa préoccupation face au blocus de la frontière polonaise, voyant dans cette action une « dégradation de la solidarité » envers l’Ukraine. Il a demandé des discussions avec la Pologne en réaction. Il a aussi souligné que seul Moscou tirait avantage de ces tensions, en évoquant « la montée de slogans clairement en faveur de Poutine ».
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