Dans la grande salle lumineuse du gîte, Vincent Mathieu termine le repas de Clémence, une petite fille de 4 ans et demi. Sur le point d’accueillir leur deuxième enfant, lui et sa partenaire, Camille Corlouer, ont quitté la région parisienne pour une escapade rurale d’une semaine à La Madelaine-sous-Montreuil, un petit village de 150 habitants dans le Pas-de-Calais, non loin de Touquet et de Berck. Tandis que Caroline Facon arrive pour garder Clémence afin que les nouveaux parents puissent déjeuner au restaurant, une scène de vacances typique se dessine.
Cependant, Clémence, atteinte d’une maladie rare, est gravement handicapée. Elle utilise un fauteuil roulant et ne parle pas, communique principalement par le biais de son regard. Malgré cela, les parents confient leur fille à une inconnue en toute sérénité. Caroline n’est pas une baby-sitter typique, c’est une éducatrice spécialisée avec plus de quinze ans d’expérience. Elle travaille en tant que relayeuse depuis deux ans, un rôle qui lui permet de venir en aide à des personnes handicapées, offrant aux aidants familiaux une pause bien méritée. La plupart de ses clients sont des familles qui séjournent dans les gîtes des Bobos à la ferme, un lieu innovant du Pas-de-Calais. Pour mieux se préparer à s’occuper de Clémence, Caroline avait discuté avec les parents de cette dernière par téléphone avant leur arrivée.
Vincent Mathieu et Camille Corlouer se souviennent avec gratitude de leur voyage récemment réservé. En arrivant sur place, ils ont été accueillis dans un cadre moderne et convivial, parfaitement adapté à leurs besoins particuliers. Tout avait été pensé par l’équipe, y compris leur demande d’un «drive fermier» qui les attendait fraîchement stocké dans le réfrigérateur. Le site et les environs offraient la possibilité de se détendre et de profiter d’une variété d’activités. Ils ont testé (et approuvé) le spa entièrement adapté à leurs besoins, nommé «handibalnéo», la veille de notre discussion en mi-avril. Des excursions en plein air sur la célèbre Côte d’Opale faisaient également partie des activités proposées, et même des aventures sur le sable étaient possibles grâce à une roue spéciale qui pouvait être ajoutée à la chaise de Clémence. Camille Corlouer déclare, sans rancune, que les vacances impliquent généralement beaucoup d’organisation, rappelant une occasion où elle a dû vérifier l’accessibilité de vingt-cinq logements avant de partir à la montagne. Cependant, dans ce cas, tout avait été conçu pour leur rendre la vie plus facile, ils ont même reçu une offre pour les aider à financer leur voyage.
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