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7 juin 2024 19 h 07 min

Sur YouTube, l’existence est capturée et présentée

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Qu’aimeriez-vous faire si vous aviez juste au moins un millier d’années à votre disposition ? Personnellement, c’est l’observation d’une forêt naissante à partir d’un stade vierge qui me fascinerait. Chacun a sa propre idée du fantasme. Je rêve de voir comment les séquences végétales s’épanouissent lentement, créant de luxuriantes forêts en cours de route. Depuis l’émergence du premier biofilm bactérien sur la superficie des pierres brutes jusqu’à la canopée des anciennes forêts, par exemple, une hêtraie, incluant toutes les phrases intermédiaires, de la création du sol à diverses couches de végétation : le grand mouvement de la vie. Malheureusement, la brièveté de la vie humaine limite ces expériences, et les forêts qui sont autorisées à croître librement sont rares. En outre, une telle entreprise peut finalement devenir ennuyeuse, sans oublier les fourmis qui rampent sur les jambes.
C’est à ce moment que YouTube et ses millions d’aficionados vidéastes viennent à notre secours. Par exemple, « Life in Jars ? », une chaîne YouTube néerlandaise gérée par un biologiste sérieux mais élégant. Son objectif est de créer des écosystèmes autonomes dans des pots. Le jeune Youtuber à la tête de « Life in Jars ? » compte plus de 350.000 abonnés et mène d’autres expériences, comme une tentative de se lier d’amitié avec les corneilles locales grâce à des cacahuètes.
Toutefois, c’est une autre de ses vidéos, tournée en plein air, qui retient notre attention. La mise en scène est assez simple. Le 6 mars 2021, ce Néerlandais amusant a rempli une bassine en plastique avec de l’eau du robinet d’Amsterdam. Il a ensuite laissé passer le temps pour regarder comment l’écosystème se développait. Pas un millénaire, mais une année et demie tout de même.

Trois jours à peine après le démarrage de son projet, il observe de la matière organique infiltrant ce nouvel écosystème embryonnaire sous la forme d’une mouche minuscule (qui est décédée). Au fil des semaines, d’autres la rejoindront, accompagnées de feuilles et de graines apportées par la brise. Après deux mois, l’eau change brusquement de couleur pour prendre une teinte brune : ce phénomène est la conséquence d’une prolifération bactérienne, indique-t-il. Prochainement, elle deviendra verte, dominée par des algues appartenant au microcosme. Ensuite, des filaments lipidiques d’algues multicellulaires commencent à se constituer en surface.
La vie est in fine un tout intégré
Pour pleinement apprécier ce spectacle, il faut tenir compte de l’échelle. C’est précisément pour cette raison qu’à partir de ce point, notre biologiste utilise ses instruments pour examiner le microcosme, faisant ainsi ressortir des algues de variété Chlamydomonas, des zygnèmes, des grains de pollen et d’autres vorticelles.
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