Les Belges sont appelés à voter le dimanche 9 juin, un scrutin qui englobe les élections européennes, fédérales et régionales. Nick, militant fervent d’un parti d’extrême droite appelé Vlaams Belang (VB, l’Intérêt Flamand) prévoit un « dimanche rose » pour le VB, malgré les prévisions d’un « dimanche noir » par des sondeurs. Parlant depuis un café à Ninove, Flandre Orientale, sans révéler son identité, il est très enthousiaste à l’égard de son parti qui, selon lui, devrait obtenir entre 25 % et 27 % des votes. Cela pourrait faire du VB le parti le plus représenté à la future Chambre des représentants, avec 27 sièges sur 150, soit 15 de plus que lors de l’élection de 1991. En 1991, lors d’élections qualifiées de « Dimanche noir », le VB, alors connu sous le nom de Vlaams Blok, a fait une percée politique en multipliant par quatre son nombre de voix.
Pour Nick, il ne fait aucun doute que leur leader, Tom Van Grieken, 37 ans, haussera le pourcentage de votes du parti à plus de 30 %. Bien que tous les électeurs ne soient pas encore prêts à admettre qu’ils votent pour le VB, selon lui, à Ninove, berceau de ce parti extrémiste, les gens sont plus ouverts à exprimer leur soutien. Il soutient que c’est maintenant le moment de faire les choses « différemment et mieux », l’un des slogans de campagne du parti, et de « rendre la Flandre aux Flamands », un autre slogan.
Selon Nick, le nombre d’étrangers, notamment ceux originaires de l’Afrique subsaharienne, est trop élevé à Nivone, représentant environ 20% de la population, dont 5% de musulmans. Selon lui, ces résidents ne s’assimilent pas bien et ne parlent qu’insuffisamment le néerlandais, créant des difficultés pour les jeunes Flamands dans les écoles. De plus, ils travaillent à Bruxelles, une ville que Nick a décidé d’éviter.
« Il n’y a pas assez de place pour les étrangers ici », dit Nick. Ces sentiments ont été catalysés par le député régional Gau D’Haeseleer, le politicien le plus populaire de la province, qui a fait campagne contre l’édification d’une mosquée. D’Haeseleer a rejoint le Vlaams Belang et espère remporter la mairie contre le Parti libéral lors des élections municipales en octobre. Nick est convaincu de sa victoire, une pensée qu’il évoque en sirotant sa bière trappiste.
Nick explique également que la qualité de vie a décliné dans sa ville, citant une augmentation du coût de la vie, l’absence d’un successeur pour son médecin retraité et le manque de guichets automatiques dans sa rue.
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