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7 juin 2024 12 h 12 min

« Paramilitaires Soudanais Accusés de Deux Massacres »

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Des activistes pour la démocratie au Soudan ont rapporté le vendredi 7 juin que près de 40 personnes ont perdu la vie suite à des « tirs d’artillerie violents » effectués par des forces paramilitaires dans différents quartiers d’Omdourman, la cité sœur de Khartoum. « Le bilan des victimes s’élève à l’heure actuelle à 40 morts avec plus de 50 blessés, dont certains sont dans un état critique », expose le « comité de résistance de Karari » dans une déclaration diffusée sur les plateformes numériques. Il blâme les Forces de soutien rapide (FSR) pour les attaques. « Nous n’avons pas encore de total définitif du nombre de victimes à Omdourman. La plupart de ces morts ont été transportés à l’hôpital universitaire d’Al-Nao, d’autres dans des cliniques privées, ou bien ont été rapidement enterrés par leurs proches, » ajoute-t-il.

Le jeudi, le « comité de résistance de Madani », un autre groupe du réseau d’aide mutuelle né à travers le Soudan après le début des conflits entre l’armée et les FSR en avril 2023, a pour sa part révélé qu’une attaque des paramilitaires a causé près de cent morts dans un village au centre du pays. D’après ce groupe, les FSR ont lancé une offensive contre le village de Wad Al-Noura « à deux occasions différentes » en utilisant de l’artillerie lourde.

Le Comité a confirmé que plus d’une centaine de personnes ont perdu la vie et plusieurs autres ont été blessées, selon les informations préliminaires obtenues auprès des résidents d’un village situé dans l’État de Gezira. Les activistes du groupement ont partagé des images de linceuls blancs alignés dans un champ, sur les réseaux sociaux. Ils soutiennent que des paramilitaires ont pris d’assaut le village, forçant de nombreux habitants à s’échapper. Malgré leur appel à l’armée soudanaise pour une intervention, aucun secours n’a été apporté.

Ces paramilitaires, appelés les FSR, sont accusés de nombreux crimes de guerre, notamment des pillages, des violences ethniques et sexuelles. Ils ont plusieurs fois assiégé et attaqué de nombreux villages du pays. Selon un communiqué qu’ils ont sorti tard dans la nuit du mercredi, ils auraient attaqué trois camps militaires dans la zone de Wad Al-Noura et affronté leurs rivaux hors de la zone résidentielle. Alors que l’armée est restée muette sur ces incidents, le Conseil de souveraineté de transition, dirigé par le général Abdel Fattah Al-Bourhane, a condamné ce qu’il a appelé un « massacre effroyable de civils non armés ».

Antonio Guterres, le chef de l’ONU, a exprimé sa forte condamnation de l’attaque présumée menée par la FSR sur le village de Wad Al-Noura, a déclaré son porte-parole, Stéphane Dujarric, ce jeudi. Il a exhorté les factions en conflit à refréner toute attaque contre les civils. Guterres est gravement préoccupé par le niveau de souffrance que le peuple soudanais endure à cause de la continuation du conflit. Il a réitéré son appel pour un cessez-le-feu dans tout le Soudan et l’engagement en faveur d’une paix durable.

Au cours de la dernière année et un peu plus, la guerre entre l’armée, dirigée par le général Abdel Fattah Al-Bourhane, et la FSR, dirigée par le général Mohammed Hamdan Daglo, a causé des dizaines de milliers de morts, certains estimant même le chiffre à 150 000, comme le rapporte l’émissaire américain pour le Soudan, Tom Perriello. Les deux parties ont été accusées de crimes de guerre, y compris des attaques contre des civils, des bombardements dans les zones habitées, des pillages et le blocage de l’aide humanitaire.