Une collaboration franco-américaine a analysé des cailloux extraterrestres pour en apprendre davantage sur la géologie de Mars. Des tests chimiques intensifs ont été conduits à l’université de Californie à San Diego sur deux types de météorites martiennes. Les chassignites, originaire de Chassigny en Haute-Marne, où la première météorite martienne a été découverte en 1815, et les nakhlites, qui proviennent d’El-Nakhla en Égypte, où ce type de météorites fut découvert en 1911. Malgré leur composition variée – l’une étant olivine, et l’autre basaltique, une étude publiée récemment dans Science Advances a permis de montrer qu’elles ont une « histoire commune », selon Frédéric Moynier, de l’Institut de Physique du Globe de Paris, qui a contribué aux recherches. Une image illustrant les riches nuances de la composition d’une fine tranche de météorite nakhlite d’un diamètre de 4 centimètres, révélée en couleurs artificielles et en transparence. James Day, professeur de géosciences à l’Université de Californie à San Diego, a identifié de l’osmium, de l’iridium, du ruthénium, du platine, du palladium et du rhénium dans ces météorites à l’intérieur du laboratoire de géochimie isotopique, tous des éléments rares sur la Terre.
Cette étude a aidé à déchiffrer les modifications chimiques subies par ces spécimens qui sont vieux de 1,3 milliard d’années lorsqu’ils ont refait surface lors d’une éruption volcanique sur Mars. Originaires de la lithosphère, une couche se situant entre 10 et 100 kilomètres sous le niveau de Mars, ils ont été contaminés par les mêmes éléments lors de la cristallisation ascendante vers les régions les plus froides de la planète.
Il y a des chassignites rares
Mars, dans son état initial, était en fusion et le vaste océan magmatique s’est d’abord refroidi sur une mince couche. Les auteurs de l’étude disent que ces cumulats magmatiques ont laissé leur marque dans les échantillons étudiés. « Il est possible qu’ils aient été arrachés de la planète lors d’un impact unique, projetés dans l’espace, où, attirés par le Soleil, ils ont atterri sur la Terre », explique Frédéric Moynier. Cet impact serait survenu il y a onze millions d’années.
« Ces découvertes sont cruciales non seulement pour comprendre la formation et l’évolution de Mars, mais aussi pour fournir des informations détaillées qui peuvent aider des missions de la NASA comme InSight, Perseverance et Mars Sample Return », se réjouit James Day dans un communiqué de presse de son université. Bien qu’il y ait des discussions parmi les experts sur la géologie de Mars, en raison de l’impossibilité de l’étudier sur place, Frédéric Moynier pense que la situation devient plus claire, « malgré le nombre limité de météorites martiennes enregistrées », environ 200 dans le monde aujourd’hui.
Dans le reste de cet article, que seuls les abonnés peuvent lire, il y a encore 20,8% à découvrir.
Laisser un commentaire