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7 juin 2024 4 h 09 min

« Incompétence gouvernementale et scandale politique argentin »

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Des stocks impressionnants de denrées alimentaires, notamment des lentilles, du lait en poudre, de la farine et d’autres éléments essentiels, ont été entreposés dans divers entrepôts. Récemment, le public argentin a été choqué de découvrir que presque 6 000 tonnes d’aide alimentaire, initialement destinées aux plus vulnérables, ont été stockées pendant près de six mois en pleine escalade de la crise économique.

Le mardi 4 juin, marquant la fin d’une longue bataille juridique et médiatisée, les premiers véhicules militaires ont finalement été mobilisés pour distribuer les aliments dont la date de péremption approchAIT rapidement. Ce fut après plusieurs semaines de refus de la part du gouvernement de Javier Milei. A cela s’ajoute un potentiel scandale de corruption au sein du ministère responsable de l’aide sociale, dévoilé par les médias, ce qui a secoué le ministère le plus puissant de l’administration Milei.

Depuis l’élection du nouveau président argentin le 10 décembre 2023, les organisations sociales, qui jouent un rôle essentiel dans la distribution de la nourriture par le biais de leurs cantines publiques, sont prises pour cibles. Le président d’extrême droite les qualifie de « gestionnaires de la misère » et les accuse de détourner les aides pour leur propre intérêt.

À sa prise de fonction, Sandra Pettovello, ministre en charge du gigantesque Ministère du capital humain – qui comprend les anciens portefeuilles du développement social, de l’éducation, du travail, de la culture et des femmes, genre et diversité – a décidé de mener un audit complet des programmes sociaux. En conséquence, les cantines populaires gérées par les associations, qui sont pourtant témoins de l’augmentation du nombre de personnes dans le besoin à mesure que la situation économique se dégrade, ne reçoivent plus aucune aide alimentaire.

Francisco Longa, un politologue spécialisé dans les organisations sociales, critique la décision du gouvernement selon laquelle il privilégie la lutte contre les « intermédiaires » au détriment de la transparence concernant les aliments bientôt périmés. Il qualifie cette décision d’« idéologique et dogmatique », estimant qu’elle témoigne d’une « indifférence à l’égard des personnes les plus affectées par la crise ».

Des données troublantes ont été révélées par une étude publiée le 3 juin par l’Université catholique argentine, selon laquelle plus de la moitié de la population (55,5%) vit désormais en dessous du seuil de pauvreté, une augmentation significative par rapport au dernier trimestre de 2023 où ce chiffre était de 44,7%. De plus, en raison de la crise, la consommation de lait a diminué de près de 20 %, comme le rapporte l’Institut argentin pour le développement agro-industriel.

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