» Mort aux Arabes ! » et » Le prophète Mohammed est mort ! » , sont les cris des jeunes Israéliens radicaux vêtus de blanc mercredi après-midi, le 5 juin. Ils cherchaient à provoquer des confrontations dans les quartiers palestiniens de la vieille ville de Jérusalem. Ils maudissent leurs compatriotes qui tentaient d’apaiser cette vague de haine. Ces derniers appartiennent à la « Garde humanitaire », un groupe associé à l’organisation arabo-juive Standing Together. Ce groupe a été créé pour protéger les camions d’aide humanitaire en partance pour Gaza depuis la Cisjordanie contre les attaques d’extrémistes juifs.
Ilay, un jeune activiste, déclare : « Nous ne pouvons pas arrêter la violence, mais nous pouvons au moins la documenter. Et notre présence oblige la police à intervenir ». Il a préféré rester anonyme. A ses côtés, Aya Khatib, une Palestinienne avec une citoyenneté israélienne, souhaite « démontrer que tous les habitants de notre pays ne soutiennent pas ce type de comportement ».
Les adolescents ont fait preuve d’agressivité envers les quelques Palestiniens qui sont restés en arrière. Ces jeunes, qui ont rompu avec la loi, viennent des yeshivas – écoles religieuses juives – et résident dans les colonies et les avant-postes de la Cisjordanie occupée. Ils symbolisent une radicalisation grandissante depuis la Journée de Jérusalem en 1968, qui a débuté un an après la prise de la ville.
En vue de maintenir la sécurité, 3 000 policiers ont été déployés sur le terrain.
Depuis le commencement de la décennie 2010, la célébration de la victoire de l’État juif est remplacée par l’expression de la suprématie juive sur les Palestiniens. L’entrée par la porte de Damas, l’accès principal aux quartiers arabes de la vieille ville, offre l’opportunité de vandaliser les boutiques, d’agresser les propriétaires et les consommateurs tout en scandant des chants discriminatoires. C’est également une façon d’effacer les événements de 2021, lorsque le Hamas avait lancé des missiles sur la ville durant le jour de la « parade des drapeaux », déclenchant un conflit de onze jours.
Ils crient. Les jeunes marchent dans les ruelles ombragées, frappant les volets en métal des boutiques fermées, créant un vacarme infernal dans la ville. Soudain, un groupe s’attaque à des journalistes qui filment la scène. Avec les militants partis et les Palestiniens évacués, il ne restait plus que les journalistes. La police intervient. Ils sont environ 3 000 à Jérusalem pour garantir la sécurité de la marche, au détriment de la communauté palestinienne de la vieille ville, qui est majoritairement confinée chez elle. Un semblant de tranquillité émerge une fois que les rues sont désertes.
En fin de journée, les jeunes des écoles talmudiques du pays se rassemblent, étroitement surveillés par leurs dirigeants, encadrés par des bénévoles vêtus de gilets jaunes et surveillés par les forces de l’ordre. Les chants discriminatoires sont éclipsés par les chants et les danses. Après l’apogée de mi-journée, les provocations sont moins fréquentes cette année. Selon un rapport de la police, dix-huit individus ont été arrêtés, y compris cinq adolescents qui avaient agressé des journalistes à la porte de Damas. Cela a suffi pour mettre un terme aux jets de bouteilles d’eau en plastique, traditionnellement effectués par les marcheurs les plus violents.
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