Le mardi 4 juin, une nouvelle manifestation de l’agitation autour de la construction de l’autoroute A69 s’est manifestée, s’étendant jusqu’à l’hémicycle de l’Assemblée nationale située à des centaines de kilomètres du site de construction controversé reliant Castres à Toulouse dans le département du Tarn. Alors que l’opposition au projet se prépare à se rassembler sur le site pendant trois jours, du vendredi 7 au dimanche 9 juin, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, lors de la séance de questions du gouvernement, a signalé qu’il avait demandé au préfet du département du Tarn de proscrire ce rassemblement qui pourrait devenir extrêmement violent, avec une participation prévue de 5 000 individus, y compris 600 black blocs. Il a clarifié que cette manifestation n’était nullement une simple promenade champêtre contestataire. Il a également révélé que douze unités des forces mobiles étaient déjà en déplacement vers le site du rassemblement et que des fouilles dans la zone avaient conduit à la découverte de couteaux, de marteaux et de haches dans les véhicules. Jean Terlier, député Renaissance du Tarn et président de la commission d’enquête parlementaire sur la structure juridique et financière de l’A69, a déclaré lors des questions de mardi qu’il critiquait l’opposition des écologistes radicalisés soutenus par le mouvement des Soulèvements de la terre.
En optant pour l’interdiction, Monsieur Darmanin n’est pas sûr de ne pas aggraver la situation sur le terrain. Les principaux groupes activitistes – Les Soulèvements de la terre, La Voie est libre (LVEL), Extinction Rebellion Toulouse, la ZadA69 – après discussion, ont publié une déclaration conjointe appelant à un « rassemblement massif ». Ils soulignent que le ministre de l’Intérieur stimule davantage l’autoritarisme en cours et porte atteinte à nos libertés essentielles. Les militants ont également reproché à Gérald Darmanin de risquer de provoquer un désordre chaotique.
Le mardi, le groupe écologiste à l’Assemblée nationale a fait allusion au film Minority Report, décrivant un gouvernement qui semble prêt à plonger la nation dans un film de science-fiction où la violence est prédite avant qu’elle n’existe réellement.
« Le ministre Darmanin est notre meilleur porte-parole »
À partir du vendredi 7 juin, les groupes mobilisés avaient prévu trois jours de rencontres et d’actions, comprenant des discussions sur la lutte contre les routes, une « promenade naturaliste » sur l’histoire de la colonisation, des concerts et, surtout, une « Manif’action » le samedi 8 juin, sur le parcours de l’A69.
Pris au dépourvu, les collectifs n’ont pas encore expliqué comment ils prévoient de se restructurer, mais ils s’engagent fermement à accueillir dans les meilleures conditions « les nombreux résidents, familles, manifestants qui feront partie de cette mobilisation festive et résolue ». « Le ministre est encore notre meilleur attaché de presse, note avec ironie Thomas Digard, de LVEL. Mais cette déclaration est inexplicable. (…) Ce samedi, les forces de l’ordre seront clairement là pour réprimer, et ne remplissent pas leur mission, qui consiste à sécuriser la manifestation, c’est déplorable. »
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