Le live a été animé par Romain Del Bello et Louise Vallée. Notre site vous propose une multitude d’articles, d’analyses et de reportages sur la situation actuelle en Ukraine. Le « Monde » met également à votre disposition des décryptages et des analyses. Crimée reste une priorité majeure pour Kiev.
L’Ukraine a été fortement touchée suite au bombardement d’une de ses plus grandes maisons d’édition, une icône culturelle. Malheureusement, malgré la lassitude et les défaites, les Ukrainiens déployés au front ne prévoient pas de rendre les armes. La guerre s’est désormais transformée en une guerre électronique au sein des tranchées.
La Russie défie la suprématie américaine dans l’espace. Un grand hôtel à Kiev, avec 363 chambres, est en vente à un prix de base de 23,5 millions d’euros. Les lettres de Olga et Sasha décrivent la persévérance des habitants des villes les plus attaquées, qui continuent à travailler, à monter des affaires et à s’éduquer.
Volodymyr Zelensky est en poste même sans une durée de mandat déterminée comme président de l’Ukraine. La recherche des personnes disparues pose un immense défi. Nous essayons de répondre à vos questions les plus courantes. Les drones sont-ils utilisés à Moscou et Kiev ?
La guerre des drones entre la Russie et l’Ukraine a considérablement augmenté ces derniers mois. Un rapport d’un institut de réflexion britannique sur la défense affirme que les Ukrainiens perdent environ 10 000 drones par mois sur le champ de bataille, soit plus de 300 par jour. Pour donner un ordre d’idée, l’armée française a à peine plus de 3 000 avions télécommandés dans ses stocks.
Dans le contexte des conflits, les Ukrainiens et les Russes se servent principalement de petits drones non militaires qui sont économiques, en grande quantité et faciles à obtenir. Ces drones sont utile pour surveiller les zones de combat et orienter les forces armées et les tirs d’artillerie. Ils sont parfois modifiés pour transporter des charges explosives destinées à être larguées sur des tranchées et des véhicules blindés.
Les drones-suicides, moins communs, occupent néanmoins une place cruciale dans la guerre, car ils sont équipés d’explosifs et lancés au-dessus des lignes de front sans avoir une cible prédéfinie. Les Russes déploient leurs propres drones Lancet-3 et des Shahed-136 de fabrication iranienne. En réponse, l’Ukraine, qui ne dispose pas d’une flotte apatride, contre-attaque avec le lancement de véhicules maritimes non pilotés, des petits engins explosifs (de 450 kilos de TNT) télécommandés.
Avec une compréhension de l’importance critique des drones dans le conflit, Ukrainiens et Russes ont mis sur pied des arrangements pour soutenir leurs forces pour une durée indéterminée. Ces arrangements impliquent l’achat massif de drones civils et le développement de capabilités de production nationales. En Ukraine, l’industrie nationale, qui en était à ses débuts à l’ouverture de la guerre du Donbass il y a une décennie, s’est depuis lors développée. En août dernier, le ministre ukrainien de la transformation numérique a annoncé la mise au point d’une version du drone russe Lancet, nommé le Peroun, dieu slave des éclairs et tonnerres, préparé pour le lancement.
L’occident a imposé des sanctions à la Russie, ce qui restreint son accès aux pièces électroniques. Malgré ces contraintes, le service de renseignement des États-Unis rapporte que la Russie a commencé à construire une installation dans la zone économique spéciale d’Alabouga. Cette installation est destinée à produire des drones kamikazes de conception iranienne, comparable aux modèles Shahed-136.
En ce qui concerne l’arsenal de missiles russes, on sait peu à ce sujet. Estimer la quantité exacte de missiles en possession de l’armée russe est presque impossible. Les agences de renseignement ukrainiennes fournissent régulièrement des informations à ce sujet, mais leur crédibilité reste discutable.
D’après Andri Ioussov, le porte-parole du département de renseignement du ministère de la défense (GUR), cité par Liga.net, l’armée russe détenait environ 2 300 missiles balistiques ou de croisière avant le conflit et possédait encore plus de 900 au début de l’année. Selon Ioussov, à cela s’ajoutent quelques milliers de missiles anti-aériens S-300, avec une portée de 120 kilomètres, et une grande quantité de S-400, une version récente avec une portée trois fois plus importante. En août, Vadym Skibitsky, le deuxième responsable du GUR, a estimé le nombre de missiles d’une portée supérieure à 500 kilomètres à 585.
L’industrie de fabrication de missiles aurait augmenté sa production à environ une centaine de missiles balistiques ou de croisière par mois, selon divers experts. En octobre, le GUR estimait cette production à 115 unités par mois.
Il semblerait que la Russie ait acheté des missiles à courte portée en Iran et en Corée du Nord, et continue de le faire. L’agence Reuters cite plusieurs sources iraniennes affirmant que depuis janvier, date à laquelle un accord a été signé, 400 missiles iraniens de type Fateh-110 (avec une portée de 300 à 700 kilomètres) ont été livrés à la Russie. Le nombre de missiles nord-coréens que la Russie a acquis reste inconnu, mais on sait que 24 d’entre eux ont été lancés en Ukraine entre le 30 décembre 2023 et le 7 février 2024, selon le procureur général, Andriy Kostin. Les experts qui ont étudié les débris et les trajectoires pensent qu’il s’agit probablement de KN-23 et KN-24 ayant une portée d’environ 400 kilomètres.
Qu’en est-il des avions de combat F-16 ?
En août 2023, les États-Unis ont donné leur feu vert à une demande ancienne du président ukrainien de transférer des avions de combat F-16 à l’Ukraine. Bien qu’il existe potentiellement plus de 300 F-16 répartis dans neuf pays européens – notamment en Belgique, au Danemark, en Grèce, aux Pays-Bas et au Portugal – tous les pays qui en possèdent ne sont pas prêts à en donner du jour au lendemain.
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a mentionné le chiffre de 42 F-16 promis par les alliés occidentaux à Kiev, mais cette affirmation n’a pas été vérifiée. Le Danemark a promis d’en donner 19, avec les 6 premiers devant être livrés d’ici fin 2023, 8 supplémentaires en 2024, et 5 de plus en 2025, selon le Premier ministre danois, Mette Frederiksen. Les Pays-Bas, qui ont également promis d’en donner, possèdent 42 unités mais n’ont pas indiqué combien ils prévoyaient d’en céder.
Il est nécessaire de former les pilotes ukrainiens à la manipulation de ces avions de combat américains. Un total de onze pays affiliés à Kiev se sont engagés à assumer ce rôle. L’OTAN prévoit que les militaires ukrainiens ne seront aptes à employer ces avions en combat qu’au début de l’année 2024, bien que certains experts suggèrent plutôt l’été de la même année.
La question se pose donc, quelle aide militaire les alliés de Kiev fournissent-ils ?
Deux ans après l’éclatement de la guerre à grande échelle, le soutien occidental en faveur de Kiev diminue. Les aides récentement déclarées ont diminué entre août 2023 et janvier 2024, par rapport à la même période l’année précédente, d’après l’Institut Kiel dans son dernier rapport publié en février 2024. Cette décline pourrait se prolonger, le Sénat américain ayant du mal à approuver des aides et l’Union Européenne ayant rencontré des obstacles pour adopter une aide de 50 milliards le 1er février 2024, en raison d’un blocage hongrois. Il faut préciser que ces deux paquets d’aide ne sont pas inclus dans le dernier bilan de l’Institut Kiel, qui date de janvier 2024.
Les données de l’institut allemand révèlent une réduction et une concentration des donateurs autour d’un groupe central de pays: les États-Unis, l’Allemagne, les pays nordiques et est-européens qui offrent à la fois une aide financière importante et des armes haut de gamme. En somme, depuis février 2022, les pays soutenant Kiev se sont engagés à fournir au minimum 276 milliards d’euros sous forme d’aide militaire, financière ou humanitaire.
Selon la valeur nette, les nations les plus aisées sont les plus généreuses. Les États-Unis sont de loin les donateurs les plus importants, ayant promis plus de 75 milliards d’euros d’assistance, dont 46,3 milliards sont destinés à l’aide militaire. Les pays de l’Union européenne ont déclaré à la fois des aides bilatérales (64,86 milliards d’euros) et des aides collectives tirées des fonds de l’Union européenne (93,25 milliards d’euros), soit un montant total de 158,1 milliards d’euros.
Cependant, en liant ces contributions au produit intérieur brut (PIB) de chaque pays donateur, le classement varie. Les États-Unis tombent au vingt-troisième rang (0,32 % de leur PIB), se retrouvant devancés par des pays tels que l’Ukraine et d’autres anciennes républiques soviétiques. L’Estonie se hisse en tête du classement des aides en proportion du PIB avec 3,55 %, suivie par le Danemark (2,41 %) et la Norvège (1,72 %). La Lituanie (1,54 %) et la Lettonie (1,15 %) complètent le top cinq. Les trois États baltes, qui ont tous des frontières partagées avec la Russie ou son alliée, la Biélorussie, figurent parmi les donateurs les plus généreux depuis le début du conflit.
En termes de pourcentage du PIB, la France arrive au vingt-septième rang, ayant alloué 0,07 % de son PIB, juste derrière la Grèce (0,09 %). L’aide fournie par la France a constamment diminué depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie – la France était vingt-quatrième en avril 2023 et treizième à l’été 2022.
Qu’en est-il des tensions à la frontière entre l’Ukraine et la Pologne ?
Les tensions entre l’Ukraine et la Pologne ont été exacerbées ces derniers mois, principalement en raison du transport de céréales ukrainiennes. Au printemps 2022, la Commission européenne a institué des « corridors de solidarité » pour aider à la commercialisation et à l’exportation des produits agricoles ukrainiens, sans frais de douane, vers l’Afrique et le Moyen-Orient. Cependant, environ la moitié des céréales ukrainiennes passent ou finissent leur voyage dans l’Union européenne (UE), d’après la Fondation Farm, un groupe de réflexion sur les questions agricoles globales. Ces céréales sont vendues à un prix beaucoup plus bas que le blé produit dans l’UE, en particulier dans les pays d’Europe centrale.
La Pologne, la Bulgarie, la Hongrie, la Roumanie et la Slovaquie ont donc bloqué leurs importations de ces céréales en avril 2023, arguant qu’elles déstabilisent le marché local et menacent les revenus de leurs agriculteurs. Bruxelles a approuvé cet embargo, à condition qu’il n’entrave pas le transit vers d’autres pays et qu’il ne dure que quatre mois. Mais, Varsovie a refusé de lever ses restrictions sur les céréales ukrainiennes à la fin de l’été, malgré le fait que Bruxelles ait affirmé que l’embargo n’était plus justifié car ses enquêtes ont indiqué qu’il n’y avait plus de distorsion des marchés nationaux pour les céréales.
Des agriculteurs en Pologne ont mis en place une barrière à la frontière polono-ukrainienne, interdisant l’accès des camions ukrainiens à leur nation. Les manifestants demandent une interdiction totale des produits agricoles et alimentaires d’Ukraine, citant une hausse alarmante des coûts de production, des silos et entrepôts débordants, et des prix au nadir. En 2024, le Président ukrainien a dénoncé ce blocus à la frontière polonaise comme un signe d’affaiblissement de la solidarité envers l’Ukraine, et a demandé un dialogue avec la Pologne. Selon lui, seul Moscou se réjouirait de ces tensions et a critiqué l’émergence de slogans pro-Poutine.
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