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Frictions US-Europe sur nucléaire iranien

Comment aborder l’Iran pour réprimer l’expansion de son programme nucléaire, lors des affrontements en cours entre Israël et le Hamas ? Ce sujet est actuellement à l’ordre du jour du Conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) à Vienne. Bien que les Etats-Unis soient en désaccord, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni ont présenté conjointement, Lundi 3 juin, une proposition de résolution visant à critiquer la position de Téhéran. Le vote sur cette résolution est programmé pour le jeudi 6 juin.

Il est fort probable que cette résolution soit approuvée par les trente-cinq pays membres du Conseil des gouverneurs. Même si les Etats-Unis pourraient finalement se joindre au consensus, les débats préliminaires ont révélé des différences significatives dans les approches des deux côtés de l’Atlantique.

D’une part, Washington tente d’empêcher toute escalade avec l’Iran en raison de la situation israélo-palestinienne, même si le régime des mollahs progresse, selon les pays occidentaux. L’administration Biden se refuse à faire de commentaire public à ce sujet.

Il est donc essentiel de renforcer la pression diplomatique.

La nécessité de distinguer les situations urgentes afin d’exercer une pression sur Téhéran est une priorité pour les Européens, malgré les risques de conflits régionaux potentiels. Ils soupçonnent également que l’administration Biden évite d’impliquer ce problème dans la campagne pour l’élection présidentielle de novembre. Donald Trump, adepte de l’approche de « pression maximale » envers l’Iran, continue d’être une figure de proue de cette stratégie. Par contre, son successeur démocrate, Joe Biden, poursuit ses efforts décevants pour rétablir l’accord international qui visait à contrôler les activités nucléaires de l’Iran. Cet accord avait été unilatéralement rejeté par l’ancien président républicain en 2018.

En réponse à l’accumulation du matériau fissile enrichi par Téhéran, les représentants de Londres, Paris et Berlin (E3) mettent en évidence la nécessité d’une réaction face à la gravité de la situation. En mars, ces trois gouvernements avaient abandonné l’idée de proposer une résolution en raison des objections de Washington. Cependant, ils estiment maintenant que les conséquences d’une inaction seraient plus lourdes que le risque de provoquer une escalade dans la région.

L’objectif est d’accroître la contrainte diplomatique sur Téhéran, spécifiquement dans le cadre du conflit entre Israël et la Palestine, suite à l’agression de l’Iran contre Israël au milieu d’avril, en représailles à la destruction de son consulat à Damas. Les diplomates européens estiment que l’Iran a essayé à ce moment-là de « dissimuler » dans le contexte d’une dissuasion d’une nation nucléaire, lors de cette attaque massive mais évitée, de drones et de missiles. Une action sans précédent augmentant les actions de déstabilisation dans la région par des milices affiliées au régime: le Hamas, mais aussi le Hezbollah au Liban, et les houthistes au Yémen. « Il est alors crucial de rétablir une forme d’équilibre de dissuasion, en se focalisant sur l’aspect nucléaire au sein de l’AIEA », analyse un diplomate.

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