Le président américain, Joe Biden, devrait aborder le sujet de l’aide à l’Ukraine lors de sa visite d’État à Paris, suite aux célébrations du 80e anniversaire du Débarquement. Le 8 juin, après avoir parcouru ensemble les Champs-Elysées, Emmanuel Macron et lui devraient évoquer de nouveaux moyens pour soutenir l’Ukraine. Ce point sera au centre des négociations tendues entre Washington, Paris et Berlin, avant le sommet du G7 en Italie du 13 au 15 juin.
L’administration Biden espère trouver un compromis avant le sommet des sept démocraties les plus riches du monde. Cet été, elle envisage de proposer un nouveau paquet de prêts pour Kiev, d’un montant de 50 milliards de dollars (soit environ 46 milliards d’euros), sans attendre les résultats de l’élection américaine de novembre et une possible victoire de Donald Trump. Cependant, ce projet suscite un intense débat sur la meilleure manière d’utiliser les profits générés par les avoirs russes qui ont été gelés par les sanctions occidentales depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Selon Washington, les prêts américains pourraient partiellement être garantis par les revenus des avoirs soumis aux sanctions occidentales. Les États-Unis croient qu’il est nécessaire d’évaluer cette idée, afin que la Russie soit encore plus responsable pour ce qu’elle a infligé à l’Ukraine, et pour mener à bien la reconstruction à long terme du pays. Cependant, John Kirby, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, admet qu’ils ne peuvent pas le faire unilatéralement. Cet effort nécessite une véritable collaboration internationale et spécifiquement l’adhésion et le soutien des Européens. Il faut alors une forme de consensus. Une réunion récente des ministres des finances du G7 en Italie n’a pas abouti à un accord, même si le Royaume-Uni et le Canada se sont alliés aux États-Unis.
Cependant, Paris et Berlin sont en désaccord sur cette utilisation, en arguant que ces intérêts sont déjà destinés à soutenir la Facilité européenne pour la Paix (FEP), un outil communautaire qui finance les approvisionnements d’armes à Kiev. Pour eux, les environ 2,7 milliards d’euros d’intérêts qui sont prévus chaque année permettront d’acheter des armes et des munitions pour l’Ukraine, ainsi qu’à moderniser son secteur de la défense.
Il est reconnu en Europe que les avoirs russes gelés, majoritairement détenus dans des banques du continent, jouent un rôle crucial. Le 27 mai, le ministre des Affaires étrangères européen, Josep Borrell, a déclaré que 90% des profits exceptionnels provenant de ces avoirs gelés seraient attribués par l’intermédiaire de la FEP. Il a souligné l’importance d’éviter tout blocage à l’utilisation de ces nouvelles ressources. C’est devenu crucial suite à l’obstruction par la Hongrie de sept documents juridiques nécessaires à la FEP pour payer près de 6,6 milliards d’euros de financement pour rembourser les États membres à la fin du mois de mai. Pour lire la suite de cet article, vous devez être abonné. Il reste encore 13.81% à lire.
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