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5 juin 2024 11 h 07 min

« Atelier Jean-Charles de Castelbajac, créateur coloré »

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Étape dans un désordre merveilleusement coloré à l’entrée de cet immeuble haussmannien dans le 17ème arrondissement de Paris, près de la Place des Ternes. Vous êtes immédiatement frappé par la batterie multicolore, un énorme smiley accroché au mur, un fauteuil Joe ressemblant à un gant de baseball posé sur un tapis de Keith Haring et des dessins poétiques ornant les murs. C’est là que vous rencontrerez Jean-Charles de Castelbajac, 74 ans. Un couturier, designer, dessinateur, conservateur et scénographe qui a travaillé sans interruption dans divers domaines depuis un demi-siècle. « Je n’ai jamais travaillé autant que je ne le fais actuellement, » déclare-t-il avec enthousiasme.

Son dernier chef-d’œuvre – une imposante fresque de 17 mètres de long et 5 mètres de large – est difficile à manquer dans la capitale française. Sculptée en bois par la centenaire maison Tricotel, la fresque nommée « L’Ange géographe » a été dévoilée le 31 mai sur le mur de la Société de Géographie, la plus ancienne du monde, datant de 1821, sur le boulevard Saint-Germain. Cette œuvre représente un ange brandissant un globe vers le ciel dans un style qui, selon l’artiste, évoque un « basketteur de l’éternel ». Elle est une partie officielle de l’Olympiade culturelle, une programmation artistique en lien avec les Jeux olympiques et paralympiques de 2024. « Après avoir dessiné à la craie dans tout Paris, c’est ma première œuvre permanente, » révèle fièrement Jean-Charles de Castelbajac, en montrant le croquis préparatoire. « Elle est légèrement décalée du mur pour créer un jeu d’ombre lorsque le soleil la frappe. Je ne souhaite pas voir des plantes y pousser, sauf peut-être après ma mort, » ajoute l’artiste.

C’est devenu sa signature: les anges, tout comme les couleurs de base comme le bleu, le jaune, le rouge et parfois le vert. « Mes anges sont des compagnons que je partage. Ils sont les dernières représentations spirituelles consensuelles parce qu’ils se trouvent dans toutes les religions, mais ils sont aussi des génies de la République », dit-il. Depuis 2009, ils ont été sculptés en volutes de métal sur le dossier de la chaise Fermob ou en bois coupé sur les sièges de Maison Dada (collection « Mise en Seine », 2022). Un petit ange figure également sur la toile du fauteuil démontable AA (2024) de l’éditeur français Airborne ou sur une tapisserie et des coussins du fabricant Jules Pansu.

Les ailes, les cœurs, les colombes ou les nuages sont introduits sur les délicats verres soufflés de WawwLa Table (collections « Ombres blanches » et « Cœuriatides », 2023). Pendant ce temps, des mots d’amour sont inscrits au fond des assiettes, sur les mugs, les plats de service et même sur une table basse de la faïencerie de Gien (L’Archipel sentimental, 2023). « L’hôte peut envoyer un message à chaque convive à table… Et parce que la faïence est décorée avec du bleu de Gien, on peut combiner d’anciens services », note l’artiste.

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