Si vous etes « cordial et serviable », avez des « aptitudes manuelles » et une « grande passion pour le sport en montagne et la sauvegarde de l’environnement », alors le Club alpin d’Autriche vous attend « immédiatement », selon l’annonce publiée sur leur site web. Le lundi 3 juin, le refuge Seethaler, situé dans la chaîne montagneuse du Dachstein, au coeur des Alpes autrichiennes, n’avait toujours pas pu ouvrir en raison de l’absence d’un gérant.
Malgré le fait que la saison d’été ait bien commencé, cet établissement qui comprend vingt-deux lits et un restaurant, situé à 2740 mètres d’altitude, n’est pas encore en mesure d’héberger des randonneurs. Selon l’annonce du club alpin, ce refuge de conception moderne est à la « pointe de la technologie ». Après sa reconstruction totale en 2019, sa construction en métal a remplacé l’ancien refuge, situé à quelques dizaines de mètres de distance, dont les fondations avaient été trop affaiblies par le retrait constant du permafrost, une conséquence du réchauffement climatique.
« Nous ne pouvions plus le sauvegarder, puis nous avons dû tout reconstruire et restituer l’ancien site à la nature », explique Gerald Dunkel-Schwarzenberger, président de la Fédération austrienne des clubs alpins, à propos d’un lieu qui est devenu l’exemple le plus frappant des défis croissants que rencontrent les 272 refuges de haute altitude de ce pays où la randonnée est une fierté nationale, mais la gestion des refuges devient de plus en plus complexe.
Ils demandent une aide exceptionnelle de 95 millions d’euros.
Le mercredi 29 mai, un appel urgent a été formulé par les multiples clubs alpins d’Autriche, regroupant 10% de la population du pays, soit environ 900 000 personnes. Ils ont exprimé leur désarroi aux autorités et ont initié une pétition sur Internet pour réclamer une aide financière spéciale de 95 millions d’euros sur les cinq prochaines années. Cet appui est considéré crucial pour adresser le vieillissement des infrastructures ainsi que leur adaptation nécessaire aux modifications liées au climat.
Directeur d’une entreprise d’énergie, M. Dunkel-Schwarzenberger estime que rénover intégralement un seul chalet pourrait coûter entre 3 et 4 millions d’euros. Selon lui, le transport de tous les matériaux en hélicoptère et les contraintes de travail limité à quatre à cinq mois par an constituent des défis majeurs. De plus, il estime qu’il est nécessaire de développer des solutions toujours plus coûteuses pour répondre à la pénurie d’eau en haute altitude. Il précise toutefois que le transport de l’eau par hélicoptère est inenvisageable.
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