En réponse à la violence actuelle envers les civils à Gaza, le conseil d’administration de la Conférence des recteurs des universités espagnoles a pris position le 17 mai. Dans une déclaration, ils se sont engagés à revoir et, si nécessaire, à interrompre les partenariats avec des universités et des centres de recherche israéliens qui n’ont pas montré d’engagement fort pour la paix et le respect des lois internationales humanitaires. L’organisation espagnole est composée de cinquante universités publiques et vingt-six privées.
Tamir Sheafer, recteur de l’Université hébraïque à Jérusalem, est préoccupé. Il déclare : « Les menaces de boycott sont présentes depuis le 7 octobre 2023, mais ces deux dernières semaines, cela s’est intensifié. J’ai perdu le nombre de relations académiques qui sont suspendues ou même rompues, en fonction des lettres et des informations que je reçois. »
Le secteur universitaire israélien, qui est un des piliers de l’État hébreu, encaisse un choc important. Les établissements d’éducation supérieurs israéliens sont classés parmi les meilleurs mondiaux, tant en sciences pures qu’en sciences humaines et sociales. Ces institutions font d’Israël une des économies les plus dynamiques du monde.
Vulnérabilité des programmes.
Les institutions académiques d’Israël pourraient fonctionner sans collaborations avec leurs partenaires espagnols, compte tenu de leurs relations consolidées avec des établissements américains, britanniques et allemands. Cependant, l’Espagne et Israël font partie des programmes de recherche et innovation européens les plus significatifs, tels que Horizon 2020 et Horizon Europe. Depuis 1996, Israël est impliqué dans ces plateformes, ayant reçu 360 millions d’euros plus que sa contribution au programme Horizon 2020, entre 2014 et 2020. Il s’est également associé au nouveau programme, Horizon Europe, qui prévoit de distribuer environ 95 milliards d’euros en bourses entre 2021 et 2027.
En revanche, le 17 mai, l’Université de Grenade a décidé de suspendre ses interactions avec ses partenaires israéliens, à la fois bilatéralement et dans le cadre de ces programmes européens. L’Université de Barcelone a également appelé à empêcher les institutions israéliennes de participer à ces projets. D’autres institutions européennes, comme en Norvège, ont exprimé leur intention de mettre fin à leurs collaborations avec Israël. Bien que la majorité de la communauté académique européenne n’a pas annoncé de boycott, ces actions, bien que isolées, pourraient affaiblir ces programmes et l’espace européen de recherche, un marché commun scientifique à l’échelle continentale.
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