La majeure partie du texte tourne autour de la Pointe du Hoc en Calvados, qui, à cause de l’érosion accélérée par le changement climatique, ne ressemble plus à sa représentation sur une brochure d’information récente. Le temps a aiguisé l’éperon rocheux qui se détache de la falaise, lui donnant une ressemblance avec Etretat. Plus important encore, l’érosion menace d’effacer l’histoire des combats qui ont eu lieu ici.
Le 6 juin 1944, 225 rangers ont escaladé le promontoire rocheux pour neutraliser une batterie d’artillerie allemande. À l’époque, la roche était un tout complet, mais l’eau a reculé la falaise de plusieurs mètres depuis.
La brochure d’information contient une déclaration de l’American Battle Monuments Commission (ABMC), l’organisation responsable de la gestion des monuments commémoratifs des militaires américains à travers le monde, y compris la pointe du Hoc. Elle affirme que « Le temps ne ternira pas la gloire de leurs actions ». Pourtant, devant la dégradation du site, l’avenir semble incertain.
Scott Desjardins, le superintendent de l’ABMC pour la pointe du Hoc, note une augmentation du nombre et de l’intensité des tempêtes. Il prédit que la pointe risque de disparaître d’ici cinq à sept ans. Il a dû entreprendre de réorganiser le site à cause de multiples effondrements et a dû fermer au public le bunker connu sous le nom de « de Rudder », du nom du colonel qui a mené l’assaut.
Desjardins souligne l’importance de la vue, qui est celle qu’avait le colonel Rudder depuis son poste de commandement. En son absence, l’histoire des rangers risque de tomber dans l’oubli.
La co-présidence du GIEC normand, occupée par Benoît Laignel, avertit que le trait de côte va reculer à travers les terres en raison de la hausse des niveaux de la mer et des tempêtes plus violentes. Le Recul des dunes et des falaises semble encore légèrement modéré le long des 80 kilomètres des plages du Débarquement, d’après le Réseau d’observation du littoral de Normandie et des Hauts-de-France, un groupement d’intérêt public qui rassemble deux régions, l’État et le Conservatoire du littoral. Néanmoins, la fréquence de submersion est croissante due à l’élévation des niveaux de l’eau. Si nous suivons la trajectoire actuelle de réchauffement de +2,9°C, d’ici à 2100 la mer devrait monter d’un mètre et submerger les plages du Débarquement.
Jean-Pierre Olard, qui vit à Saint-Laurent-sur-Mer (Calvados) depuis sa naissance, atteste que l’apparence des plages de son enfance a déjà changé. Il était âgé de 9 ans lors du débarquement et est l’un des derniers témoins de la côte et des bunkers qui sont progressivement engloutis par la montée des eaux. L’érosion de la côte est déjà si avancée qu’un bunker s’est effondré sur une plage avoisinante.
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