Le mardi 4 juin, jour international de commémoration des jeunes victimes innocentes d’agression, les Ukrainiens ont marqué un moment de recueillement en souvenir des centaines d’enfants perdus dans deux ans de conflit en Ukraine, le tout survenant quelques heures suite à une attaque récente qui a causé des blessures à deux autres dans la ville centrale de Dnipro.
Depuis le début de l’invasion à grande échelle en février 2022, plus de 600 enfants ont perdu la vie tandis que 1 420 autres ont été blessés selon Denise Brown, la coordinatrice humanitaire des Nations Unies en Ukraine, dans une déclaration officielle. Il est à noter que ces chiffres ne représentent que les cas vérifiés par l’Organisation des Nations Unies (ONU). Selon cette même organisation, le conflit ukrainien, le plus dévastateur en Europe depuis la Deuxième Guerre mondiale, a vraisemblablement fait beaucoup plus de victimes.
S’adressant à ses alliés pour solliciter une aide accrue en armement afin de contrer les offensives russes, Olena Zelenska, la première dame de l’Ukraine, a lancé un appel poignant au cours d’une cérémonie à la mémoire des enfants perdus devant le mémorial de la Seconde Guerre mondiale à Kiev: « Aidez-nous à protéger nos enfants! » « Leur vie n’est pas quantifiable en termes de coût des défenses aériennes », a-t-elle ajouté.
A Lviv, une grande ville occidentale ukrainienne située à des centaines de kilomètres du front, des citoyens ont attaché des cloches et des brassards blancs à une structure symbolisant un ange, en hommage aux disparus. « L’incursion russe met en péril leur avenir » a été dénoncée.
La situation des enfants tués en Ukraine continue de se détériorer, avec des frappes russes qui affectent même des régions éloignées du champ de bataille. Lundi dernier, un garçon de 12 ans a été victime d’un raid aérien russe dans la région de Donetsk. Dans une autre attaque de missiles russes contre Dnipro, une grande ville dans le centre-est du pays, un nouveau-né d’un mois et un adolescent de 17 ans ont été blessés, selon les autorités régionales.
« La violation par la Russie de ses obligations en vertu de la convention sur les droits de l’enfant est extrêmement grave », a souligné Mme Brown. « L’invasion russe provoque des dommages physiques, psychologiques et émotionnels considérables aux enfants, perturbe leur quotidien et met en péril leur avenir. »
Le Kremlin a par ailleurs nié à plusieurs reprises viser les civils, arguant que l’aide militaire occidentale à l’Ukraine ne ferait qu’augmenter la souffrance du peuple.
Dmytro Lubinets, le commissaire chargé des droits humains en Ukraine, a indiqué de son côté que depuis le début du conflit armé avec les séparatistes soutenus par la Russie en 2014, le nombre d’enfants tués dans le pays a atteint 790.