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4 juin 2024 4 h 12 min

Colette Escoffier-Martini, héroïne de France, décède

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Colette Escoffier-Martini, une femme soldat qui avait joué un rôle crucial dans la libération de la France, est décédée anonymement à l’âge de 101 ans le 26 mai à Le-Fare-les-Oliviers (Bouches-du-Rhône). En 1943, elle faisait partie des mille volontaires qui se sont jointes au corps féminin des transmissions, appelées les « Merlinettes ».

Martini est née le 1er novembre 1922 à Tanger, au Maroc, au sein d’une famille avec une riche tradition patriotique. Son père, Sylvestre, un enseignant corse qui avait survécu aux tranchées de la Première Guerre mondiale où il avait perdu une jambe, avait été décoré de la Légion d’honneur. Sa mère, Suzanne, avait été infirmière militaire, tout comme sa grand-mère durant la guerre de 1870.

Quand les alliés ont débarqué en Afrique du Nord en novembre 1942, inspirée par l’exemple de sa famille, Colette a abandonné sa deuxième année de médecine pour postuler en tant qu’ambulancière pour la France combattante. Simultanément, le colonel Lucien Merlin a décidé de recruter des femmes pour le service des transmissions. L’appel aux candidatures a été largement diffusé à travers l’Afrique du Nord, dépassant toutes les attentes.

Colette Martini a été admise à un centre de formation à Hydra, proche d’Alger, en 1943. Devenir une opératrice de radio parachutée volontaire derrière les lignes ennemies pour soutenir la Résistance était sa résolution, attachée au service d’espionnage gaulliste. Le travail était éminemment périlleux. Ces individus, autant hommes que femmes, qui tissaient la toile de communication entre les maquis et Londres étaient traqués fanatiquement par les forces d’occupation. L’espérance de survie était minimale. Juste une dizaine de femmes ont été parachutées. Parmi eux, six ont été capturées et cinq ont été exécutées ou ont péri en déportation.

En faisant la dernière mise au point de son entraînement de parachutiste avant d’être déployée en France, Colette Martini est assignée à un autre poste au sein des opérations du service de renseignement. Sa tâche est de récupérer les informations transmises du front par les agents spéciaux ou la Résistance. Elle se trouve ainsi en possession d’une multitude de secrets. Néanmoins, comme elle le désirait, elle se retrouve rapidement au centre de l’action.

Elle contribue à la libération de la Corse en février 1944 et est ensuite envoyée à Naples en mars de la même année, dans le cadre de la force expéditionnaire française en Italie. Lorsque Rome est libérée, une délégation militaire, dont Colette Martini est membre, est reçue par le pape Pie XII. Le pape est surpris de voir une femme en uniforme.