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3 juin 2024 15 h 10 min

« Unesco alerte: dégradation océanique rapide sans précédent »

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Bien que l’océan joue un rôle cardinal dans le cycle du carbone sur notre planète – possédant quarante fois plus de carbone que l’atmosphère – et soit crucial pour la survie terrestre, les actions humaines le torturent, le poussant à absorber une chaleur excessive croissante. Ce réchauffement représente 40% de l’augmentation moyenne rapide du niveau des mers – cette augmentation a doublé en trente ans, atteignant environ 9 centimètres.

L’état global de l’océan se détériore, tant physiquement que chimiquement. Il subit une perte d’oxygène – entre 0,83% et 2,42% au cours des six dernières décennies -, devient de plus en plus acide, et souffre d’une contamination généralisée, en particulier de pollutions plastiques.

L’ensemble du monde marin subit ces changements. Notamment, le réchauffement « de la surface à l’abysse, se produit à un rythme sans égal et s’accélère », alerte l’UNESCO, l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, dans le « Rapport sur l’état de l’océan 2024 » publié le lundi 3 juin.

Ce rapport est le résultat de la collaboration d’une centaine de rédacteurs originaires de vingt-huit pays, et émane de la Commission océanographique intergouvernementale (COI), l’entité de coopération sur les sciences océaniques de l’UNESCO. Son objectif est de faire état des avancées des connaissances dans le cadre de la « décennie des sciences de l’océan » supervisée par les Nations Unies, et de pointer les lacunes dans la recherche.

Perte des herbiers et mangroves.

Le texte original aborde un inventaire des désastres environnementaux, en partie déjà prédits par les spécialistes du climat et de la biodiversité, et évoque aussi quelques faits moins fréquemment discutés, mais tout aussi inquiétants. Il inclut, par exemple, le fait que les proliférations d’Alexandrium, une variété de microalgue génératrice de neurotoxines pouvant induire des paralysies, sont référencées. Le rapport explore également les impacts de la diminution des herbiers, des mangroves, des vasières et des marais côtiers, dont la perte est estimée entre 20 % et 35 % depuis 1970. Ces habitats constituent pourtant des abris pour les animaux et des leaders en termes de stockage de carbone.

Pour Vidar Helgesen, le secrétaire exécutif de la COI, le plus déconcertant dans ces constats préoccupants est probablement le manque de progrès dans la recherche malgré l’urgence de la situation. Cet ancien ministre norvégien de l’environnement pense toutefois que le problème dépasse largement ce cadre. « Même si nous devons nous donner les moyens de mieux comprendre la situation et d’en anticiper les effets à long terme, nous ne pouvons pas repousser l’action, affirme-t-il. Nous ne maîtrisons peut-être pas parfaitement ce qui se passe dans les océans, mais nous en savons suffisamment pour prendre des mesures ! La crise océanique est tragique et s’accentue chaque année, chaque mois, chaque jour».

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