Malgré les éloges constantes des promoteurs du plan d’épargne-retraite (PER), la motivation principale pour les épargnants de souscrire à un PER est essentiellement fiscale. « Les chiffres en disent long. La majorité des souscriptions surviennent vers la fin de l’année, stimulées par des épargnants qui associent leur investissement aux bénéfices fiscaux à venir de leur PER » affirme Aymeric Champeil, président co-fondateur du courtier My Pension.
Fondamentalement, les souscripteurs ne sont pas dans l’erreur. Rappelons que le PER est un investissement « tunnel ». Sauf en cas d’événements imprévus de la vie (décès du conjoint, invalidité, surendettement, liquidation judiciaire, fin des droits de chômage, etc.) ou l’achat d’une résidence principale, le dénouement du PER ne peut se faire avant l’âge de la retraite. Il sera alors récupérable soit en capital soit en rente, toutes deux imposables.
Pour pallier à cette contrainte, ce plan propose, durant sa phase de constitution, un avantage qui échappe au plafonnement des autres avantages fiscaux et autorise le souscripteur à déduire chaque année ses cotisations de son revenu imposable dans des limites généreuses (jusqu’à 35 194 euros en 2024 et 85 780 euros pour les travailleurs indépendants). De plus, le souscripteur peut bénéficier rétroactivement de ses limites de déductibilité non utilisées des trois années précédentes et combiner ce bonus avec celui de son conjoint.
Il est essentiel de garder à l’esprit que bien que ce dispositif de déduction annuelle soit particulièrement bénéfique lorsqu’on est taxé à 30% ou plus, l’option du paiement unique (souvent à la fin de l’année) n’est pas toujours la meilleure solution en termes de capitalisation. Le PER propose de nombreuses alternatives pour diversifier vos placements financiers, allant des fonds garantis en euros à une large gamme de supports en unités de compte (actions, obligations, immobilier, actifs non cotés, etc.).
Mitiger le risque
Chaque individu peut adapter ses décisions d’investissement en fonction de sa tolérance au risque en choisissant une gestion autonome (contrôlée par l’épargnant), une gestion déléguée (confiée à une société de gestion) ou encore une gestion pilotée à horizon, où l’assureur sécurise l’investissement progressivement à mesure que l’épargnant approche de la retraite. Comme Yves Conan, directeur général du courtage Linxea, le souligne, « Dans chacune de ces options, l’épargnant a la possibilité de planifier et d’ajuster des paiements réguliers ».
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