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3 juin 2024 21 h 06 min

« Multipropriétaires dominant le logement urbain privé »

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La concentration immobilière en France, en particulier dans les centres des grandes villes, est significative, selon une étude de l’Insee publiée en 2021. Depuis dix ans, le pourcentage de ménages français propriétaires n’a pas augmenté, restant à 57,2 % en 2024. Néanmoins, certains individus accumulent les propriétés. Après la publication de cette étude, les spécialistes et chercheurs ont porté plus d’attention aux profils de ces « multipropriétaires » et à leurs stratégies.

Il est important de noter que nombre de ces propriétés ne sont pas à disposition sur le marché de la location traditionnelle. Nombreux sont ceux qui optent pour des locations de courte durée destinées aux touristes, utilisent leurs propriétés comme des résidences secondaires ou laissent leurs logements inoccupés pour une longue durée. Cette situation est particulièrement préoccupante car elle aggrave la crise du logement dans les zones déjà sous pression.

D’après l’étude de l’Insee en 2021, 24% des ménages français possèdent au moins deux biens immobiliers. Ces « multipropriétaires » détiennent 68% de tous les logements possédés par des particuliers. Parmi eux, il y a les « super-propriétaires » – un million de ménages, ou 3.5% des Français, qui ont au moins cinq propriétés, incluant des résidences principales et secondaires, des logements loués à long ou court terme ou des logements vacants.

Les informations associées aux propriétés immobilières des Français ont été recueillies et analysées de manière détaillée en utilisant une base de données novatrice. Cette base a été générée en combinant des informations fiscales et cadastrales, ainsi que des registres de commerce et d’entreprise, permettant d’identifier les propriétaires fonciers via les Sociétés Civiles Immobilières (SCI). Initialement, les données de 2017 ont été utilisées pour cette analyse approfondie. L’Insee poursuit ce travail exhaustif pour y inclure graduellement des données plus récentes.

Dans les grandes agglomérations, la concentration de propriétés privées est élevée. Les individus possédant plus de cinq propriétés détiennent environ 37% des logements dans le centre des villes ayant plus de 700 000 résidents. Cette part monte jusqu’à 40% dans l’agglomération parisienne.

Ce pourcentage élevé est lié à la quantité des logements offerts en location dans leur patrimoine, car la rentabilité est plus attrayante là où la demande est plus forte. Par conséquent, ces « maxipropriétaires » possèdent près de la moitié des logements privés loués en France. Le pourcentage s’élève à 58% à Paris, 57% à Lyon, 56% à Marseille et 62% à Lille pour les logements en location.

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