Consultez tous nos articles, nos évaluations et nos reportages concernant la guerre ukrainienne. Nos reportages, évaluations et décodages sont fournis par « Le Monde ». Kiev persiste à considérer la Crimée comme une priorité. L’Ukraine a vivement réagi après le bombardement de l’une des plus grandes imprimeries du pays, un symbole de sa culture. En dépit des échecs et de l’épuisement, « les Ukrainiens sur le champ de bataille sont résolus à ne pas abandonner ». Sur le terrain, la guerre est désormais électronique. La Russie remet en question la suprématie des États-Unis dans l’espace. L’Hôtel Ukraine à Kiev est à vendre : il dispose de 363 chambres, disponibles à partir de 23,5 millions d’euros. Les lettres d’Olga et Sasha dévoilent : «Même dans les villes les plus touchées par les bombardements, les gens persistent à aller travailler, à développer des affaires, à s’auto-éduquer». Volodymyr Zelensky reste le président de l’Ukraine pour une durée indéfinie. La recherche de personnes disparues représente un défi immense. Voici nos réponses à vos questions les plus fréquentes. Comment les drones sont-ils utilisés par Moscou et Kiev? La guerre des drones entre la Russie et l’Ukraine s’est intensifiée ces derniers mois. Un rapport, publié en mai 2023 par un groupe de réflexion britannique spécialisé dans la défense, avance que les Ukrainiens perdent environ 10 000 drones par mois sur le terrain, soit plus de 300 par jour. Pour l’établir en comparaison, l’armée française n’a pas plus de 3 000 drones dans ses stocks. Les Ukrainiens et les Russes utilisent majoritairement de petits UAV (véhicules aériens sans pilote, en anglais) d’origine civile, qui sont bon marché et disponibles en grand nombre. Ils sont utilisés pour surveiller le champ de bataille et pour guider les troupes ou les tirs d’artillerie; certains sont même équipés pour transporter de petites charges explosives, qui sont ensuite larguées sur les tranchées ou véhicules blindés.
Les drones-kamikazes, bien qu’en moins grande quantité, jouent un rôle crucial. Équipés d’explosifs, ces appareils volants non habités (UAV) sont envoyés sur la ligne de front sans mission pré-attribuée. La Russie mise sur des drones russes Lancet-3 et des Shahed-136, produits en Iran. En l’absence d’une flotte de guerre convenable, l’Ukraine titille l’adversaire avec des navires sans équipage, des petits kayaks télécommandés remplis d’explosifs (450 kilos de TNT).
Les Ukrainiens et les Russes, se rendant compte de l’importance des drones dans leurs opérations, se sont organisés pour soutenir leurs troupes sur le long terme, non seulement en acquérant une multitude de drones civils sur le marché mais également en développant leur propre capacité de production. Il y a dix ans, au début du conflit du Donbass, l’industrie nationale ukrainienne était encore balbutiante, mais elle a depuis augmenté en puissance. En fin août, le ministre ukrainien de la transformation numérique annonçait qu’un modèle du drone russe Lancet avait été reproduit et sera bientôt lancé sous l’appellation Peroun, dieu slave de la foudre et du tonnerre.
La Russie, affectée par les sanctions occidentales qui entravent son accès aux composants électroniques, peine plus dans ce domaine. Cependant, d’après les services de renseignement américains, Moscou aurait entamé la construction d’une usine dans la zone économique spéciale d’Alabouga, où elle compte fabriquer des drones-kamikazes de conception iranienne, tels que les Shahed-136.
Qu’en est-il des stocks de missiles russes ?
Il est extrêmement complexe, pour ne pas dire impossible, de se faire une idée précise du volume actuel des stocks de missiles de l’armée russe. Les services de renseignement ukrainiens font régulièrement des déclarations à ce sujet, mais leurs évaluations sont souvent remises en question.
Andri Ioussov, représentant du GUR, l’organe de renseignement du ministère de la défense cité par Liga.net, a révélé que l’arsenal militaire russe contenait initialement 2 300 missiles balistiques et de croisière avant le début des conflits. Ce nombre a diminué à plus de 900 au commencement de l’année. Il a également noté que des milliers de missiles antiaériens S-300, qui ont une portée d’environ 120 kilomètres, ainsi qu’une grande quantité de S-400, une version plus avancée avec une portée triplée, ont été ajoutés à ce total.
En août, Vadym Skibitsky, le second commandement du GUR, a estimé le total des missiles avec une portée de plus de 500 kilomètres à 585.
Concernant les capacités de production, elles sont désormais estimées à une production de 100 missiles balistiques ou de croisière par mois, d’après plusieurs spécialistes. En octobre, le GUR a calculé cette production montée à 115 unités.
Par ailleurs, la Russie aurait augmenté son stock de missiles grâce à des acquisitions de missiles courte portée en Iran et en Corée du Nord. Reuters rapporte, en citant plusieurs sources iraniennes, que depuis janvier, 400 missiles iraniens de la série Fateh-110 (avec une portée de 300 à 700 kilomètres) ont été livrés à la Russie suite à un accord. Le nombre de missiles provenant de la Corée du Nord que la Russie a obtenus reste inconnu, cependant, entre le 30 décembre 2023 et le 7 février 2024, 24 ont été lancés en Ukraine, selon le procureur général Andriy Kostin. Les experts qui ont examiné les restes et les trajectoires ont conclu qu’il s’agissait probablement de missiles KN-23 et KN-24, avec une portée d’environ 400 kilomètres.
Quant aux avions de combat F-16, la situation reste incertaine.
En août 2023, les États-Unis ont répondu favorablement à une demande de longue date du président ukrainien de transférer des avions de combat F-16 à l’Ukraine. Il y a une possibilité de plus de 300 F-16 répartis dans neuf pays européens, y compris la Belgique, le Danemark, la Grèce, les Pays-Bas et le Portugal, mais tous ne peuvent pas se permettre de les donner immédiatement.
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a mentionné que l’Ukraine était promise à recevoir 42 F-16 de ses alliés occidentaux, mais cette information n’a pas été validée. Le Danemark a promis d’en fournir 19, dont les premiers six seront livrés à la fin de 2023, huit autres en 2024 et les cinq restants en 2025, selon la première ministre danoise, Mette Frederiksen. Les Pays-Bas ont également promis d’en fournir mais n’ont pas précisé la quantité. Ils ont 42 unités en possession.
De plus, les pilotes ukrainiens doivent être entraînés pour piloter ces avions de combat américains. Onze pays alliés de l’Ukraine se sont engagés à former ces pilotes. Selon les estimations de l’OTAN, les soldats ukrainiens seront aptes à utiliser ces avions en combat à partir du début de 2024, tandis que d’autres experts prévoient que ce sera plus probablement à l’été de cette même année.
Quel type d’aide militaire les alliés de l’Ukraine fournissent-ils à Kiev ?
Deux années se sont écoulées depuis l’éclatement de la guerre généralisée, l’engouement de l’Occident pour Kiev commence à fléchir : les récentes aides engagées ont diminué sur la période d’août 2023 à janvier 2024 comparativement à la même période de l’année d’avant, d’après le rapport le plus récent de l’Institut Kiel, rendu public en février 2024. Cette trajectoire pourrait bien perdurer, le Sénat américain ayant du mal à obtenir l’approbation des aides, et l’Union Européenne (UE) ayant rencontré de nombreuses difficultés pour adopter une aide de 50 milliards le 1er février 2024, en raison de l’opposition hongroise. À préciser, ces deux paquets d’aide n’ont pas encore été comptabilisés dans le dernier rapport fourni par l’Institut Kiel, qui ne mentionne que les chiffres jusqu’à janvier 2024.
Les données provenant de l’institut allemand indiquent que le cercle de donateurs rétrécit et se rassemble autour d’un noyau de pays : les Etats-Unis, l’Allemagne, les pays du nord et de l’est de l’Europe, s’engageant à offrir une aide financière substantielle ainsi que des armements avancés. Au total, depuis février 2022, les pays soutenant Kiev se sont engagés pour au moins 276 milliards d’euros en termes d’aide militaire, financière ou d’ordre humanitaire.
En valeurs absolues, les pays les plus fortunés se sont avérés être les plus généreux donateurs. Les Etats-Unis sont les plus grands donateurs, ayant promis plus de 75 milliards d’euros d’aide, dont 46,3 milliards sous forme d’aide militaire. Les pays de l’Union européenne ont annoncé des aides bilatérales (64,86 milliards d’euros) et des aides courantes provenant des fonds de l’Union européenne (93,25 milliards d’euros), pour un montant total de 158,1 milliards d’euros.
Quand on compare les contributions à chaque pays donateur en prenant en compte leur Produit Intérieur Brut (PIB), il y a une modification dans le classement. Les Etats-Unis tombent au rang 20 (0,32 % de leur PIB), derrière des pays limitrophes de l’Ukraine et d’anciennes nations alliées soviétiques. Le premier rang en termes d’aides comparées au PIB est occupé par l’Estonie (3,55 %), suivie de près par le Danemark (2,41 %) et la Norvège (1,72 %). La Lituanie (1,54 %) et la Lettonie (1,15 %) complètent les cinq premiers. Ces trois pays baltes, qui partagent tous des frontières avec la Russie ou son alliée la Biélorussie, sont parmi les donateurs les plus généreux depuis le début du conflit.
Au rang des pourcentages du PIB, la France est 27ème, ayant consacré 0,07 % de son PIB, juste après la Grèce (0,09 %). L’aide apportée par la France a continuellement diminué depuis le début de l’agression de l’Ukraine par la Russie – la France se trouvait à la 24ème place en avril 2023, et 13ème en été 2022.
Qu’en est-il des tensions à la frontière entre l’Ukraine et la Pologne ?
Les tensions ont été vives entre l’Ukraine et la Pologne durant ces derniers mois, les différends centrés principalement autour du transit des céréales ukrainiennes. Au début de 2022, des mesures de « solidarité » étaient introduites par la Commission européenne pour soutenir l’éloignement et la commercialisation des produits agricoles ukrainiens sans aucun frais douanier en direction de l’Afrique et du Moyen-Orient. Cependant, dès l’émergence du conflit, presque la moitié des céréales de l’Ukraine étaient envoyées ou terminaient leur transit dans l’Union européenne (UE), d’après la Fondation Farm, un groupe de réflexion sur les questions agricoles internationales. Ces céréales ont un prix significativement inférieur à celui du blé produit en UE, spécialement dans les pays d’Europe centrale.
La Pologne, ainsi que plusieurs autres pays dont la Bulgarie, la Hongrie, la Roumanie et la Slovaquie, ont répliqué en avril 2023 en imposant un blocage unilatéral de leurs importations, affirmant que ces céréales créaient des perturbations sur leur marché local et impactaient négativement les revenus de leurs agriculteurs. Bruxelles avait accepté cet embargo à condition qu’il n’entrave pas le passage vers d’autres pays et qu’il dure uniquement quatre mois. Néanmoins, avec le problème initial qui persiste, Varsovie a choisi de ne pas lever l’embargo sur les céréales ukrainiennes à la fin de la période estivale, contrairement à l’avis de Bruxelles qui estime que la raison d’être de l’embargo n’existe plus puisque les analyses démontrent qu’il n’y a plus de dysfonctionnement des marchés nationaux pour les céréales.
Les agriculteurs de Pologne ont érigé un blocus à la frontière ukraino-polonaise afin d’interdire l’entrée des camions en provenance d’Ukraine sur leur territoire national. Ils exigent une interdiction totale des produits agricoles et alimentaires ukrainiens. Ils protestent en particulier contre l’augmentation fulgurante de leurs coûts de production, tandis que leurs silos et entrepôts sont surchargés et que les prix sont au plus bas niveau. En début d’année 2024, le président ukrainien a interprété ce blocus frontalier comme un signe de « l’affaiblissement de la solidarité » envers son pays, et a demandé des pourparlers avec la Pologne. Il a également souligné que « seul Moscou se réjouit » de ces tensions, critiquant « l’émergence de slogans ouvertement favorables à Poutine ».
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