La campagne pour les élections législatives britanniques a été marquée par une surprise : l’annonce de la candidature de Nigel Farage, fervent défenseur du Brexit. Farage se présente en tant que député pour le parti nationaliste Reform UK, qui est actuellement en pleine croissance et menace de surpasser le parti conservateur du gouvernement.
Âgé de 60 ans, Farage est connu pour ses attaques controversées contre l’immigration. Sans aucun mandat préalable, il est pourtant devenu une figure importante de l’extrême droite britannique grâce à son rôle majeur sur une chaîne de télévision conservatrice. Alors qu’il avait précédemment déclaré qu’il ne se présenterait pas aux élections législatives du 4 juillet, il a annoncé lors d’une conférence de presse récente qu’il avait changé d’avis. « Je serai candidat », a-t-il révélé.
Farage occupera également le poste de chef du parti Reform UK, précédemment dirigé par Richard Tice, dont il était le président honoraire. Selon lui, le rejet de la classe politique par les citoyens est à un niveau sans précédent dans l’histoire moderne. Farage s’est engagé à ne pas abandonner les millions de personnes qui, à son avis, rejettent la classe politique actuelle.
L’annonce de sa candidature pour le siège de la circonscription de Clacton, dans le sud-est de l’Angleterre, connue pour son soutien massif au Brexit en 2016, indique qu’il souhaite provoquer une « révolte politique ». Comparant les conservateurs et les travaillistes, notamment sur la question clé de l’immigration qui est au centre du programme Reform UK, Farage a jugé que « rien ne va plus dans ce pays ».
L’ancien parlementaire européen, reconnu pour sa nature polarisante et qui a sept fois manqué de se faire élire à Westminster, est désormais présentateur sur GB News, une chaîne de télévision conservatrice. Ce rôle lui a permis de gagner en popularité auprès des électeurs conservateurs.
Farage, qui a une admiration avouée pour Donald Trump, pourrait avoir envisagé de rejoindre les Tories – un parti dont certains membres ne dissimulent pas leur sympathie pour lui. Cependant, il a finalement choisi Reform UK, un parti nationaliste en pleine croissance, successeur du parti du Brexit.
Le dernier sondage YouGov indique que ce parti, qui critique également les politiques climatiques, détient 15 % des intentions de vote. Ce chiffre est à seulement cinq points de celui des conservateurs et loin devant les libéraux-démocrates, la troisième puissance politique traditionnelle du pays. Même si le système électoral ne garantit pas à Reform UK de gagner des sièges, les Tories subissent une pression importante, risquant de perdre des voix vitales le 4 juillet.
Farage est devenu célèbre en 2016, pendant le référendum sur le retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne, qu’il a vigoureusement soutenu. Admirateur de Donald Trump – qui l’appelait « Monsieur Brexit » – il a affirmé lundi que « le monde serait plus sûr avec Donald Trump à la Maison Blanche ».
À seulement un mois des élections, bien que les travaillistes mènent dans les sondages, Nigel Farage est déterminé à attirer « des millions de votants » pour réduire la marge de victoire du Labour, contrairement aux prédictions. Farage croit que Reform UK peut surpasser le parti conservateur en nombre de votes, qui est actuellement en difficulté après quatorze années de gouvernance et cinq premiers ministres successifs. Farage a déclaré son ambition de faire de Reform UK le principal parti d’opposition au prochain parlement, et veut qu’il devienne le parti le plus influent du pays dans cinq ans.