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2 juin 2024 7 h 09 min

« Zelensky s’exprime sur l’Ukraine à Singapour »

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En parcourant tous nos articles, nos analyses et nos reportages détaillés sur le conflit en Ukraine, vous aurez un aperçu complet de la situation actuelle. Le « Monde » fournit un éclairage détaillé sur ces événements majeurs. La Crimée demeure une question clé pour Kiev, tandis que l’attaque d’une importante imprimerie nationale a provoqué une forte réaction dans tout le pays.

Malgré les défaites et l’épuisement, les Ukrainiens au front restent résolus à ne pas abandonner. Sur le terrain, le conflit a adopté une dimension technologique avec la guerre électronique. Parallèlement, la Russie cherche à challengera la suprématie américaine dans l’espace.

L’Hôtel Ukraine, situé à Kiev et doté de 363 chambres, est actuellement en vente à partir de 23,5 millions d’euros. Les correspondances d’Olga et de Sasha décrivent la persévérance de la population, qui continue de travailler, d’entreprendre et de s’éruder même dans les villes les plus touchées.

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, est à son poste pour une durée indéterminée. La tâche de retrouver les disparus est monumentale. Nous répondons également à vos interrogations les plus courantes.

L’utilisation des drones par Moscou et Kiev est un autre point notable. La guerre des drones entre la Russie et l’Ukraine s’est intensifiée ces derniers mois. Selon un rapport publié par un think tank britannique spécialisé en défense en mai 2023, l’Ukraine perd jusqu’à 10 000 drones par mois, soit plus de 300 par jour, ce qui est considérable par rapport au nombre de drones déployés par l’armée française.

Les ukrainiens et les russes se servent principalement de petits UAV (Véhicules aériens sans pilote), d’origine civile, que l’on peut se procurer facilement et à moindre coût. Ces drones sont utilisés principalement pour l’observation du champ de bataille ou pour guider les tir d’artillerie ; certains sont même customisés pour transporter de petites charges explosives qui sont ensuite larguées sur les tranchées ou véhicules blindés.

Drones-kamikazes, bien que moins nombreux, jouent également un rôle crucial sur le champ de bataille. Ces UAV, armés d’explosifs, sont déployés au-dessus de la ligne de front sans cible prédéterminée. La Russie, quant à elle, emploie des drones russes Lancet-3, ainsi que des Shahed-136 fabriqués en Iran. En l’absence d’une flotte de guerre substantielle, l’Ukraine défie l’ennemi avec des véhicules maritimes télécommandés – des kayaks de petite taille équipés d’explosifs (450 kilos de TNT).

Reconnaissant l’importance des drones dans leurs opérations, les Ukrainiens et les Russes ont pris des dispositions pour soutenir leurs troupes de manière durable. Ils n’achètent pas seulement des drones civils en gros volumes sur le marché, mais développent aussi leurs propres capacités de production. L’industrie nationale ukrainienne, qui était à ses débuts lors de la guerre du Donbass il y a dix ans, a depuis gagné en force. En août dernier, le ministre ukrainien de la transformation numérique a annoncé la création d’une réplique du drone russe Lancet, qui sera bientôt déployée sous le nom de Peroun, le dieu slave de la foudre et du tonnerre.

La Russie, en revanche, fait face à des obstacles dus aux sanctions occidentales limitant son accès aux composants électroniques. Néanmoins, selon les services de renseignement américains, Moscou a entamé la construction d’une usine dans la zone économique spéciale d’Alabouga, destinée à la production de drones-kamikazes de conception iranienne, comme le Shahed-136.

Pour ce qui est de l’arsenal de missiles russes, il est extrêmement difficile, voire impossible, de connaître son état actuel. Les services de renseignement ukrainiens fournissent régulièrement des informations à ce sujet, mais ces estimations sont remises en question.

Andri Ioussov, un porte-parole de la GUR, a fait une déclaration citée par Liga.net indiquant que l’armée russe possédait environ 2 300 missiles balistiques ou de croisière avant le conflit et qu’ils possédaient encore plus de 900 de ces armes au début de l’année. De plus, le porte-parole a ajouté qu’à ce nombre, on peut inclure une dizaine de milliers de missiles antiaériens S-300, dont la portée est d’environ 120 kilomètres, ainsi qu’une grande quantité de missiles S-400, une version plus moderne avec une portée triplée. En août, Vadym Skibitsky, qui est le deuxième responsable de la GUR, a déclaré que le nombre de missiles ayant une portée supérieure à 500 kilomètres était de 585.

Concernant leurs capacités de production, plusieurs experts indiquent qu’ils peuvent produire un nombre conséquent de missiles balistiques ou de croisière chaque mois, environ une centaine. En octobre, la GUR a estimé cette production à 115 unités.

Il a été également mentionné que la Russie a obtenu des missiles à courte portée en Iran et en Corée du Nord et continue à en acquérir. Reuters a cité plusieurs sources iraniennes indiquant que 400 missiles iraniens de la famille Fateh-110 (avec une portée de 300 à 700 kilomètres) ont été livrés à la Russie depuis janvier, suite à un accord. Le nombre de missiles que la Russie a obtenus de la Corée du Nord n’est pas connu, mais 24 ont été lancés en Ukraine entre le 30 décembre 2023 et le 7 février 2024, selon le procureur général Andriy Kostin. Des experts qui ont analysé les débris et les trajectoires estiment qu’il s’agit probablement de KN-23 et KN-24 avec une portée de 400 kilomètres environ.

La question se pose alors : qu’en est-il des avions de combat F-16?

En réponse à une requête de longue date du président ukrainien, les États-Unis ont accepté en août 2023 de transférer des avions de combat F-16 à l’Ukraine. Bien qu’une flotte potentielle de plus de 300 avions F-16 soit présente dans neuf pays européens – y compris la Belgique, le Danemark, la Grèce, les Pays-Bas et le Portugal, entre autres – tous les pays possédant ces avions ne sont pas capables de les transférer immédiatement.

Le chiffre de 42 avions F-16 promis à Kiev par les partenaires occidentaux a été évoqué par Volodymyr Zelensky, mais cette information n’a pas été confirmée. Le Danemark a promis d’en fournir 19. Les 6 premiers ne seront pas livrés avant la fin de 2023, suivis par 8 autres en 2024 et 5 en 2025, selon la première ministre danoise, Mette Frederiksen. Les Pays-Bas, qui ont également promis certains de leurs avions, possèdent 42 unités, mais n’ont pas indiqué combien ils prévoient d’en transférer.

Il est également nécessaire de former les pilotes ukrainiens à utiliser ces avions de combat américains. Onze pays partenaires de Kiev se sont engagés à former des pilotes. L’OTAN estime que les forces ukrainiennes ne seront pas en mesure d’utiliser les avions en combat réel avant le début de 2024, tandis que d’autres experts pensent que cela sera possible à l’été de la même année.

Quel type d’aide militaire ces alliés apportent-ils à Kiev ?

Deux ans après l’escalade de la guerre, le soutien de l’Occident à Kiev semble s’essouffler. Selon le dernier rapport de l’Institut Kiel publié en février 2024, les nouveaux engagements d’aides de l’Occident à Kiev ont diminué entre août 2023 et janvier 2024, comparativement à la même période de l’année passée. Ce ralentissement pourrait se poursuivre, le Sénat américain se débattant pour l’approbation des subventions, tandis que l’Union européenne (UE) a eu du mal à faire adopter une aide de 50 milliards le 1er février 2024, en raison de l’obstruction de la Hongrie. Notons que ces deux fonds d’aide ne sont pas encore inclus dans le dernier bilan de l’Institut Kiel, qui s’est arrêté à janvier 2024.
Les informations de l’Institut allemand révèlent que le nombre de bailleurs de fonds diminue et se recentre autour d’un groupement de pays : les Etats-Unis, l’Allemagne et les pays du nord et de l’est de l’Europe, qui font des promesses d’aides financières importantes et de matériel militaire avancé. En somme, depuis février 2022, les pays soutenant Kiev se sont engagés à fournir au moins 276 milliards d’euros en aide militaire, financière ou humanitaire.
En termes absolu, les pays les plus fortunés ont été les plus généreux . Les Etats-Unis se positionnent clairement en tête, ayant promis plus de 75 milliards d’euros d’aide, dont 46,3 milliards en aide militaire. Les pays de l’Union européenne ont promis à la fois des aides bilatérales (64,86 milliards d’euros) et des aides collectives provenant de fonds de l’Union européenne (93,25 milliards d’euros), pour un montant total de 158,1 milliards d’euros.

Lorsqu’on examine les contributions par rapport au produit intérieur brut (PIB) de chaque pays donneur, nous remarquons une modification du classement. En effet, les États-Unis se retrouvent à la vingtième place, avec seulement 0,32% de leur PIB, bien en dessous de certains pays voisins de l’Ukraine ou d’anciennes républiques soviétiques alliées. C’est l’Estonie qui se hisse en tête du classement avec 3,55 % de son PIB, suivie du Danemark (2,41 %) et de la Norvège (1,72 %). La Lituanie (1,54 %) et la Lettonie (1,15 %) viennent compléter le top cinq. Notons que ces trois pays baltes, ayant tous des frontières communes avec la Russie ou la Biélorussie, figurent parmi les donateurs les plus généreux depuis le commencement du conflit.

En termes de pourcentage du PIB, la France se place à la vingt-septième position, ayant alloué 0,07 % de son PIB, se situant juste derrière la Grèce (0,09 %). L’assistance offerte par la France a régulièrement diminué depuis le début de l’incursion russe en Ukraine – la France occupait la vingt-quatrième place en avril 2023, et la treizième à l’été 2022.

Que pouvons-nous dire sur les tensions à la frontière entre l’Ukraine et la Pologne ?

Depuis plusieurs mois, l’Ukraine et la Pologne ont des relations tendues, principalement à cause du conflit qui concerne le transit du grain ukrainien. Au printemps 2022, afin de soutenir la vente et l’évacuation des produits agricoles ukrainiens vers l’Afrique et le Moyen-Orient sans imposer de tarifs douaniers, la Commission européenne a instauré des « passerelles de solidarité ». Toutefois, la Fondation Farm note que depuis que le conflit a éclaté, environ 50% du grain ukrainien transite ou termine son trajet dans l’Union européenne (UE) où il est vendu à un prix bien inférieur à celui du blé produit dans l’UE, surtout dans les pays d’Europe centrale.

La Pologne, la Bulgarie, la Hongrie, la Roumanie et la Slovaquie ont exprimé leurs inquiétudes concernant l’impact de ces céréales sur leurs marchés locaux et les revenus de leurs agriculteurs. Ils ont donc choisi de bloquer unilatéralement leurs importations en avril 2023 – une décision que Bruxelles a approuvée, tout en insistant sur le fait qu’elle ne devrait pas entraver le transit vers d’autres pays et qu’elle ne devrait durer que quatre mois. Cependant, Varsovie a maintenu sa frontière fermée aux céréales ukrainiennes à la fin de l’été, malgré les analyses de Bruxelles indiquant que l’embargo n’avait plus de justification car il n’existait plus de distorsion des marchés nationaux pour les céréales.

Depuis la frontière entre l’Ukraine et la Pologne, des agriculteurs polonais empêchent l’entrée des camions ukrainiens sur leur territoire national. Ils demandent un « embargo total » sur les produits agricoles et alimentaires d’origine ukrainienne. Ils pointent du doigt l’augmentation spectaculaire de leurs frais de production pendant que leurs silos et dépôts sont pleins et les prix sont à leur plus bas niveau. Au début de l’année 2024, le président ukrainien a exprimé son avis selon lequel le blocage de la frontière polonaise signifie « la dégradation de la solidarité » envers son pays. Il a demandé d’entamer des discussions avec la Pologne. Il a également souligné que « seule la Russie se satisfait » de ces conflits, critiquant « l’émergence de slogans clairement en faveur de Poutine ».