Mike Madrid, un républicain spécialisé dans l’électorat latino et ancien collaborateur des campagnes présidentielles de George W. Bush en 2000 et 2004, est l’un des fondateurs du Lincoln Project, une entité républicaine opposée à Trump. Son ouvrage, « The Latino Century. How America’s Largest Minority is Transforming Democracy » (Simon & Schuster, 272 pages), présenté comme le « siècle latino » paraîtra le 18 juin.
Avec ce titre, Madrid entend présenter l’évolution démographique aux États-Unis où, après 250 ans de prédominance d’origines européennes, la situation va se renverser au cours des prochaines décennies. Entre les huit à dix années à venir, les résidents d’ascendance européenne ne seront plus majoritaires, représentant moins de la moitié de la population totale du pays. Les Latinos sont en passe de devenir le premier groupe ethnique minoritaire, avec un taux de croissance impressionnant. En 1980, ils étaient 14,8 millions (7% de la population) ; aujourd’hui ils sont plus de 62,5 millions (environ 20% de la population). En 2060, ils devraient constituer 30% de la population, modifiant ainsi l’identité nationale et l’auto-perception du pays.
Il convient de noter que la population hispanique a connu des changements séismiques. L’immigration ayant ralenti après la récession de 2007-2008, l’expansion de la population latino ne dépend plus de l’arrivée de nouveaux immigrants. En fait, cette évolution provient essentiellement des naissances sur le sol américain. De nos jours, 67% des Latinos sont nés aux États-Unis, contre 59,9% en 2000. Cette transformation démographique se produirait même en l’absence d’immigration, simplement par le fait de la natalité.
Il est vain de vouloir ériger un mur pour stopper cette « invasion latine ». Elle est inévitable. Cependant, elle n’est pas aussi délétère que le prétendent les conservateurs nativistes. Cette communauté est plus intégrée, plus traditionnelle, plus « américaine », pour ainsi dire, que les précédentes générations. Le pourcentage des Latinos de 18 à 24 ans qui fréquentent l’université a doublé en l’espace de quinze ans. Ils constituent presque 20% de la population étudiante aux États-Unis.
C’est un nouveau groupe d’électeurs qui émerge. Chez les adultes, le pourcentage des Latinos nés sur le sol américain est passé de 45% en 2007 à 55% en 2019. Leur point de vue a radicalement changé. Pour les électeurs qui ont récemment acquis la citoyenneté, leur existence est marquée par leur expérience d’immigration. Ce n’est pas le cas pour les autres. Malheureusement, nous avons toujours cette vision stéréotypée qui suggère que les Latinos ne se préoccupent principalement que des problèmes liés à l’immigration.
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