Bien que la grippe aviaire affecte de nombreux élevages aux États-Unis et que la dengue sévisse en Amérique latine, il n’existe toujours pas de convention internationale obligatoire pour la prévention et la gestion des pandémies. Après deux ans et demi de discussion, les 194 pays membres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ont choisi de se donner plus de temps lors de la clôture de la 77e Assemblée mondiale de la santé le 1er juin. Cette rencontre annuelle de haut niveau a été l’occasion pour le « groupe de négociation intergouvernemental » (INB) de présenter un projet d’accord aux États membres. Cependant, en raison des profondes divisions qui subsistent malgré les progrès accomplis depuis son mandat en décembre 2021, ce dernier n’a pas été en mesure de surmonter ces obstacles. Le mandat de l’INB a donc été étendu jusqu’à la prochaine Assemblée mondiale de la santé, prévue dans un an, avec la possibilité de tenir une Assemblée extraordinaire plus tôt si des progrès suffisants sont réalisés.
Le projet d’accord a pour objectif d’instaurer de l' »équité » entre les pays riches et pauvres face aux pandémies, suite aux importantes inégalités observées lors de la phase critique du Covid-19. Cependant, des divergences subsistent quant aux modalités de mise en œuvre, en particulier en ce qui concerne le financement, les transferts de technologie et de savoir-faire, qui ont des implications en matière de propriété intellectuelle, et la manière de garantir l’accès aux traitements. Malgré tout, il existe des « différences fondamentales ».
Tensions se cristallisent autour d’un point spécifique d’un article qui propose un « système de partage des agents pathogènes et des bénéfices ». Ce système inclut la transmission d’informations sur les agents pathogènes, est essentiel à la création de mesures de prévention, tout en assurant l’accès aux produits sanitaires développés grâce à ce partage d’informations. Dans l’idée, une partie de la production thérapeutique serait allouée par l’OMS aux nations les plus vulnérables.
Lors d’une récente réunion mardi, l’opposition a été mise en évidence. Le délégué sud-africain, parlant au nom des 47 nations de la région africaine de l’OMS, a suggéré qu’un accord n’aurait de valeur que s’il entraînait une » transformation radicale de la situation actuelle ». Il a recommandé de continuer les négociations telles qu’elles se déroulent, en acceptant les sections de l’accord projeté où un consensus a été obtenu, et en fixant la fin de 2024 comme date limite finale.
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