La question de la reconnaissance d’un État palestinien s’est introduite dans le débat électoral un peu plus d’une semaine avant les élections européennes du 9 juin. Alors que des pays comme l’Espagne, l’Irlande et la Norvège ont officiellement reconnu l’État de Palestine pour protéger ce qui reste de la « solution à deux États » en pleine agression israélienne à Rafah, la France reste indécise. Malgré la position de ses voisins européens, la France estime que le moment n’est pas idéal et reste en pleine réflexion quant aux termes d’une possible reconnaissance.
« Je suis entièrement disposé à reconnaître un État palestinien, mais je pense que cette reconnaissance devrait tomber à un moment opportun », a déclaré Emmanuel Macron le mardi 28 mai, aux côtés du chancelier allemand Olaf Scholz, à la fin de sa visite officielle en Allemagne. « Je ne vais pas faire une reconnaissance basée sur l’émotion », a-t-il prévenu, alors que le sujet faisait l’objet de débats houleux à l’Assemblée nationale ce jour-là.
« Je suis déçu », a répondu Raphaël Glucksmann, tête de liste soutenue par le Parti Socialiste, sur LCI, en soirée, regrettant le report de cette décision. Alors que La France Insoumise plaide pour une telle initiative, l’ancien ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, qui dirige le groupe de soutien de Valérie Hayer, tête de liste du parti au pouvoir, a déclaré que cette action diplomatique était devenue « essentielle ». La droite et l’extrême droite s’y opposent, au contraire, soucieuses de ne pas contrarier le gouvernement Netanyahu, qui la voit comme « un encouragement au terrorisme » et rejette la solution à deux États.
Selon l’Autorité palestinienne, 145 des 193 États membres de l’ONU ont désormais reconnu l’État de Palestine. Parmi eux figurent onze États de l’Union européenne sur un total de vingt-sept, notamment l’Espagne et l’Irlande. La Slovénie est également sur le point de reconnaître la Palestine, l’annonce officielle devant être faite le mardi 4 juin après un vote au Parlement. Cependant, aucun des États du G7, y compris les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Italie et l’Allemagne, n’a encore reconnu la Palestine. Elie Barnavi, ancien ambassadeur d’Israël à Paris et défenseur de la reconnaissance de la Palestine, a révélé avoir tenté de convaincre le bureau diplomatique de l’Élysée d’adopter une telle position, sans succès à ce jour.
Il semblerait cependant que la réflexion sur cette question soit bien avancée à Paris, mais le moment n’est pas encore venu de franchir le pas. Le président français, Emmanuel Macron, a appelé le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, lors d’un entretien téléphonique le mercredi 29 mai, à mettre en place des réformes cruciales. L’Élysée a souligné son intention de situer la reconnaissance de l’État de Palestine dans un cadre utile. Les détails restants de cet article sont réservés aux abonnés.
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