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« ANC face à score historiquement bas »

L’ère politique récente de l’Afrique du Sud a accueilli un changement significatif. Le Congrès national africain (ANC), autrefois dominant, a vu son règne prendre fin suite aux élections générales du 29 mai. Pour la première fois depuis l’abolition de l’apartheid, l’ANC est contraint de former une coalition à l’Assemblée nationale pour maintenir son autorité. Cette démarche représente un défi inconnu qui met la démocratie sud-africaine en position précaire, en parallèle à la montée du populisme dans le pays.

Avant que la présidence ne soit décidée par l’Assemblée nationale, prévue dans deux semaines, l’ANC doit faire face à ses défis internes. Bien que la baisse de soutien ait été anticipée, la chute brutale des appuis a surpris de nombreux observateurs. Confronté à un taux de chômage élevé, à une criminalité en hausse et à une détérioration des infrastructures, l’ANC ne représente que 40,2% des votes, soit une chute de dix-sept points par rapport à 2019, où il avait remporté l’élection avec 57,5% des voix.

L’ANC reste la principale force politique du pays, devançant largement son rival le plus proche, l’Alliance démocratique (DA), qui recueille 21,7% des voix. Cependant, rarement un parti victorieux avait montré un visage aussi sombre. Tandis que les chefs de tous les partis sont apparus au centre national des résultats à Johannesburg, le président Cyril Ramaphosa étaient encore introuvable, dimanche après-midi. Même Gwede Mantashe, le vice-président de l’ANC, semblait déconcerté.

«Résultat étonnant» du parti de Jacob Zuma.

L’ex-président Jacob Zuma, par le biais de son parti uMkhonto we Sizwe (MK), a suscité une vogue imprévue lors des élections, mettant en évidence l’impact déterminant de ce qu’il représente pour la nation. Bien qu’il ait été accusé de corruption, forcé à démissionner du pouvoir en 2018 à cause de divers scandales par ses collègues de l’ANC, Zuma, âgé de 82 ans, s’est réintroduit dans le domaine politique en décembre 2023. Il a promis de se venger de l’ANC de Ramaphosa, son remplaçant, qu’il déteste farouchement.

Malgré sa condamnation pour outrage à un juge qui l’a empêché de se présenter pour un poste de député, son parti est devenu la troisième plus grande force politique du pays, recueillant 14,5% des votes. Dans la province clé du Kwazulu-Natal, le foyer de Zuma, le MK a même réussi à se hisser en première position avec 45 % des voix, mettant l’ANC en troisième position. Un tel scénario était inimaginable il n’y a que quelques mois.

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