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« Turquie refuse participation OTAN guerre Ukraine »

Le live a été animé par Glenn Cloarec, Jean-Philippe Lefief, et Dorian Jullien. Notre ensemble de reportages, d’analyses et de déchiffrages sur la guerre en Ukraine offrent un aperçu clair de la situation. Kiev considère la Crimée comme sa priorité, tandis que l’Ukraine est en émoi suite au bombardement de l’une de ses plus importantes imprimeries, un symbole culturel du pays. En dépit de l’épuisement et des défaites, les Ukrainiens déployés au front ne sont pas disposés à désarmer.

La guerre a pris une tournure électronique dans les tranchées, alors que la Russie défie la suprématie spatiale des États-Unis. En outre, l’Ukraine met en vente son hôtel de 363 chambres, pour une somme initiale de 23,5 millions d’euros. La détermination du peuple ukrainien est apparente dans des lettres comme celles d’Olga et de Sasha, qui montrent comment, même dans les villes les plus gravement touchées par les bombardements, les habitants continuent de mener leurs routines quotidiennes et de développer leurs affaires.

Sans un terme défini pour son mandat, Volodymyr Zelensky reste le président de l’Ukraine, alors que la recherche des personnes disparues pose un défi stupéfiant. La guerre des drones entre la Russie et l’Ukraine a connu une escalade sans précédent au cours des derniers mois, avec environ 10 000 drones ukrainiens perdus chaque mois sur le champ de bataille, selon un rapport britannique publié en mai 2023. En comparaison, l’armée française dispose d’un peu plus de 3 000 drones dans ses arsenaux.

Les petits véhicules aériens sans pilote (UAV) civils sont principalement utilisés par les Russes et les Ukrainiens. Ces drones bon marché, largement disponibles, sont utilisés pour la surveillance du champ de bataille, le guidage des troupes ou des tirs d’artillerie. Certains sont même modifiés pour transporter de petites bombes, qui sont ensuite larguées sur des tranchées ou des blindés.

Les drones-kamikazes, bien que moins nombreux, jouent également un rôle crucial. Ces UAV, équipés d’explosifs, sont lancés au-dessus de la ligne de front sans avoir de cible précise en avance. La Russie utilise ses propres drones Lancet-3, ainsi que les Shahed-136 de fabrication iranienne. L’Ukraine, qui ne dispose pas d’une flotte de guerre significative, défie son adversaire avec des engins navals sans pilote, de petits kayaks téléguidés chargés d’explosifs (450 kilos de TNT) .

En raison de l’importance significative des drones dans leurs opérations, les Ukrainiens et les Russes ont établi une organisation pour fournir leurs troupes de manière durable. Ils le font non seulement en faisant des achats en gros de drones civils sur le marché, mais aussi en créant des capacités de production locales. L’industrie nationale ukrainienne, bien qu’elle ait commencé avec des hésitations au début de la guerre du Donbass il y a dix ans, a depuis gagné en force. Fin août, le ministre ukrainien de la Transformation numérique a annoncé qu’une reproduction du drone russe Lancet était en cours de préparation et serait bientôt déployée sous le nom de Peroun, le dieu slave de la foudre et du tonnerre.

Malgré les sanctions occidentales qui restreignent son approvisionnement en pièces électroniques, la Russie a apparemment entamé la construction d’une usine pour fabriquer des drones-kamikazes de conception iranienne, tels que les Shahed-136, dans la zone économique spéciale d’Alabouga, selon des sources de l’intelligence américaine.

En ce qui concerne l’arsenal de missiles russes, il est extrêmement difficile, voire impossible, de déterminer l’état précis de leurs stocks. Les services de renseignement ukrainiens publient régulièrement des informations à ce sujet, mais leurs chiffres sont sujets à controverse.

D’après Andri Ioussov, un porte-parole de la direction du renseignement du ministère de la défense (GUR) cité par Liga.net, l’armée russe avait en sa possession 2 300 missiles balistiques ou de croisière avant la guerre et en avait encore plus de 900 au début de l’année. En plus de ces chiffres, Ioussov a ajouté que la Russie a aussi des dizaines de milliers de missiles antiaériens S-300, avec une portée d’environ 120 kilomètres, et un important stock de missiles S-400, une variante plus récente avec une portée trois fois plus élevée.

En août, Vadym Skibitsky, le numéro deux du GUR, a affirmé que la Russie avait 585 missiles capables d’atteindre une portée supérieure à 500 km. En termes de capacité de production, elle pourrait produire une centaine de missiles balistiques ou de croisière chaque mois selon plusieurs experts. En octobre, le GUR prédisait cette production à 115 unités.

D’après les sources iraniennes consultées par Reuters, la Russie aurait obtenu des missiles de type Fateh-110 provenant d’Iran et de la Corée du Nord. Depuis janiver, 400 de ces missiles, d’une capacité de 300 à 700 kilomètres, auraient été livrés à la Russie suite à un accord établi. Le nombre de missiles obtenus de la Corée du Nord reste incertain, pourtant 24 missiles ont été lancés en Ukraine entre décembre 2023 et février 2024, d’après Andriy Kostin, le procureur général. Les experts estiment qu’il s’agirait probablement de missiles KN-23 et KN-24, ayant une portée approximative de 400 km.

Concernant les avions de combat F-16, les États-Unis ont donné l’accord en août 2023 pour les transférer à l’Ukraine, comme demandé par le président ukrainien. Bien qu’il existe plus de 300 F-16 répartis en neuf pays européens dont la Belgique, le Danemark, la Grèce, les Pays-Bas et le Portugal, tous les pays n’ont pas la capacité de les transférer immédiatement.

La désinformation entoure le nombre exact de F-16 promis à Kiev par ses alliés occidentaux. Le président Zelensky avait mentionné le chiffre de 42, mais cette information n’a pas été validée. Le Danemark a promis la livraison de 19 avions dont les 6 premiers seront livrés fin 2023, 8 autres en 2024 et 5 en 2025, a précisé la Première ministre danoise, Mette Frederiksen. Les Pays-Bas ont également promis la livraison de quelques-uns des 42 avions qu’ils possèdent mais n’ont pas spécifié le nombre exact.

Selon le texte, il est cruellement nécessaire de former les pilotes ukrainiens aux avions de combat américains. Les estimations de l’OTAN suggèrent que ces pilotes seront aptes à opérer ces avions en conditions de combat d’ici le début de 2024, tandis que certains experts prévoient une disponibilité à l’été de la même année. Au total, onze alliés de l’Ukraine se sont engagés à aider à la formation de ces pilotes.

En ce qui concerne l’aide militaire apportée à l’Ukraine par ses alliés, les dernières données indiquent un fléchissement. Le rapport de l’Institut Kiel de février 2024 révèle une diminution de l’aide récemment engagée entre août 2023 et janvier 2024 par rapport à la même période de l’année précédente. Le Sénat américain a eu du mal à obtenir l’approbation de l’aide, et l’Union européenne a éprouvé des difficultés pour faire adopter une aide de 50 milliards d’euros le 1er février 2024, en raison de l’obstruction hongroise. Notons que ces deux paquets d’aide ne sont pas encore comptabilisés dans le dernier bilan de l’Institut Kiel, qui se termine en janvier 2024.

Enfin, d’après les informations de l’Institut Kiel, le nombre de donateurs semble diminuer et se centrer autour d’un groupe de pays comprenant les Etats-Unis, l’Allemagne, les pays du nord et de l’est de l’Europe. Ces pays promettent à la fois un soutien financier important et des armes de haute technologie. Au total, depuis février 2022, les pays en soutien à l’Ukraine se sont engagés à fournir au moins 276 milliards d’euros en aide militaire, financière ou humanitaire.

En termes d’argent absolu, les nations les plus fortunées ont démontré le plus de générosité. Les États-Unis surpassent grandement tous les donateurs, ayant promis plus de 75 milliards d’euros de soutien, dont 46.3 milliards d’euros en aide militaire. Les pays membres de l’Union européenne ont engagé à la fois des aides bilatérales (64.86 milliards d’euros) et multilatérales provenant des budgets de l’Union européenne (93,25 milliards d’euros), summant à 158,1 milliards d’euros de contributions.
Cependant, lorsqu’on calcule ces contributions en relation au produit intérieur brut (PIB) de chaque pays donateur, les classements se modifient. Les États-Unis se retrouvent rétrogradés à la vingtième position (0,32% de leur PIB), surpassés par des pays environnants de l’Ukraine ou des anciennes républiques alliées soviétiques. L’Estonie surpasse tous avec 3,55% de son PIB, suivie du Danemark (2,41%) et la Norvège (1,72%). Les deux dernières positions du top cinq sont occupées par la Lituanie (1,54%) et la Lettonie (1,15%). Ces trois États baltes, qui partagent tous des frontières avec la Russie ou son alliée la Biélorussie, sont parmi les donateurs les plus généreux depuis le début du conflit.
En ce qui concerne la contribution en fonction du PIB, la France se positionne en 27ème place avec 0,07% de son PIB, juste après la Grèce (0,09%). Le soutien accordé par la France a connu une baisse continue depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie – la France était au 24ème rang en avril 2023 et 13ème au cours de l’été 2022.
Qu’est-ce qui est connu quant aux tensions à la frontière entre la Pologne et l’Ukraine ?

Les tensions sont élevées entre l’Ukraine et la Pologne depuis plusieurs mois, principalement à cause des enjeux liés au transit de céréales ukrainiennes. En 2022, la Commission européenne avait initié des « corridors de solidarité » visant à aider l’Ukraine à exporter ses produits agricoles, exemptés de droits de douane, vers l’Afrique et le Moyen-Orient. Cependant, selon la Fondation Farm, une institution de recherche agricole globale, environ 50 % de ces céréales ukrainiennes finissaient leur trajet ou transitaient par l’Union Européenne. Ces céréales avaient un prix bien inférieur au blé cultivé dans l’UE, notamment en Europe centrale.

Devant la menace d’un marché local déstabilisé et une diminution conséquente de la rentabilité de leurs agriculteurs, quelques pays dont la Pologne, la Bulgarie, la Hongrie, la Roumanie et la Slovaquie avaient fermé leurs importations en avril 2023. Ils ont reçu l’approbation de Bruxelles pour cet embargo, à condition qu’il n’interfère pas avec le transit vers d’autres pays et qu’il soit limité à quatre mois.

Cependant, la Pologne a choisi de maintenir fermer sa frontière avec l’Ukraine à la fin de l’été, jugeant que le problème initial n’a pas été résolu. Cette décision est intervenue alors que la Commission européenne s’était prononcée pour la fin de l’embargo, arguant que ses analyses démontraient l’absence de distorsion du marché national des céréales.

Des fermiers polonais ont mis en place une barricade à la frontière polono-ukrainienne pour stopper le passage des camions en provenance d’Ukraine. Ils exigent un « embargo total » sur les biens agricoles et alimentaires ukrainiens. Leur protestation concerne surtout l’augmentation drastique de leurs coûts de production tandis que les prix restent très bas et que leurs silos et dépôts débordent. Le Président ukrainien, en 2024, déclarait que ce blocage de la frontière polonaise était preuve de « l’effritement de la solidarité » envers l’Ukraine. Il a donc demandé l’organisation de discussions avec la Pologne. De son point de vue, « seule Moscou se félicite » de ces conflits, faisant allusion à l’émergence de « slogans pro-Poutine » assumés.

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