Les résultats des élections de juin auront un impact considérable sur l’avenir de la transition écologique en Europe, avec la recomposition du Parlement européen et le changement de présidence à la Commission européenne. Dans un contexte où une avancée de l’extrême droite pourrait freiner les avancées écologiques, est-il encore envisageable de promouvoir la démocratie pour accélérer cette transition ?
Lors des élections européennes de 2019, il y a eu une surprise. En effet, un accord vert s’est mis en place pour atteindre les objectifs de neutralité carbone, suite à l’alliance du Parti populaire européen d’Ursula von der Leyen avec les socialistes et les démocrates pour gagner la présidence de la Commission. Cette coalition s’est rassemblée autour d’une vision de « croissance verte », qui vise à concilier le respect de l’environnement et le développement économique, bien que cela n’ait pas réussi à convaincre le groupe des Verts.
Bien que le pacte vert n’ait pas vraiment propulsé la transition, il a néanmoins fixé des buts audacieux et apporté une perspective plus systémique à la crise écologique. Il s’est présenté « comme un processus législatif intense qui prend en compte les promesses climatiques de l’Europe en cherchant à produire des résultats » (Xavier Timbeau, « Un premier bilan du pacte vert », L’Economie politique, 16 janvier).
Ce choix politique implicite ».
Il est indiscutable que le technocratisme de la Commission européenne et le technosolutionnisme qui le caractérise ont eu des impacts négatifs. Pour opérer une transition écologique, il faut plus de démocratie et moins de technocratie car elle ne peut pas être minimisée à des décisions techniques. Derrière ces décisions techniques, se cachent des décisions politiques qui doivent être débattues démocratiquement.
Il est d’une importance politique de vouloir démystifier l’économie par le biais du prix du carbone, en s’attendant à ce qu’il soit déterminé sur un marché de quotas. Il s’agit également d’une décision politique de vouloir verdir les finances en communiquant des informations non financières, plutôt que par une décarburation forcée des bilans bancaires. Décider de financer uniquement la transition par des financements de marché tout en excluant les subventions de la banque centrale est une autre décision politique.
Toutes ces mesures sont soutenues par le choix politique implicite d’un capitalisme vert qui n’a pas été explicitement discuté ou débattu jusqu’à présent. Bien qu’il poursuive le projet de société qui prévaut depuis près de deux siècles, la transition ne devrait-elle pas être un parcours vers un autre projet à discuter ensemble ? Il est sans aucun doute difficile de trouver un consensus dans une société diverse, surtout lorsqu’elle comprend celle de 27 pays. Cependant, le Parlement européen est justement l’endroit où ces discussions démocratiques sur la transition écologique, un projet politique, peuvent et doivent avoir lieu.
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