Depuis le début du mois de juin, une tarification saisonnière a été mise en place dans les trente-sept communes de la métropole de Toulouse, affectant les factures d’eau des résidents et des entreprises. D’ici au 1er octobre, ces factures connaîtront une hausse de 42% avant de diminuer de 30% par rapport au coût initial. Cette action concerne à peu près un million de personnes, dont la majorité, soit 90%, dépendent de l’eau fournie par la Garonne. Ce fleuve éprouve une réduction de flux en raison du changement climatique.
Jean-Luc Moudenc, le maire de Toulouse et président de la métropole de Toulouse, estime que cette mesure vise à faire prendre conscience et à changer les habitudes face à des étés de plus en plus caniculaires et une diminution durable des réserves d’eau.
Bien que le printemps ait été bien arrosé dans la région de Toulouse, la Garonne a vu son débit diminuer, passant de 250 mètres cubes par seconde en 2022 à environ 210 mètres cubes par seconde en 2024. Cette diminution est due à la réduction des chutes de neige et donc à la fonte de la couche de neige des Pyrénées.
Selon M. Moudenc, il est nécessaire d’intervenir. Il souligne que leurs tarifs sont déjà raisonnables et que les personnes à faibles revenus ne seront pas touchées. Au contraire, pour les ménages et entreprises vertueux, les factures diminueront tout au long de l’année, assure-t-il. Cette stratégie tarifaire diffère de celle adoptée à Montpellier et à Lyon depuis le début de l’année, où une tarification croissante a été choisie.
Il ajoute que « tout le monde doit y mettre du sien ».
Dans les prochains cinq mois, les résidents de Toulouse Métropole verront le coût du mètre cube d’eau grimper de 3,32 euros à 4,40 euros, avant de redescendre à 2,58 euros. D’après Robert Medina, le délégué en charge de l’eau à la collectivité, la hausse affectera davantage les zones résidentielles et ne contribuera qu’à 0,7% du budget d’un foyer. Pour une famille de trois en appartement, l’augmentation sera inférieure à 1 euro par an. Cependant, une famille comparable avec jardin et piscine devrait payer près de 90 euros supplémentaires. La collectivité anticipe une augmentation de revenus d’environ 12 millions d’euros, qui n’iront pas dans les poches de Veolia et Suez, responsables de la gestion et de l’assainissement de l’eau depuis 2018. « Nous devons faire face à un besoin d’investissement imminent et tout le monde doit contribuer à économiser cette ressource », commente M. Medina. Un bilan sera fait dans un an, basé sur le rapport de novembre 2023 du Conseil économique, social et environnemental, qui a exprimé une opinion « mitigée » sur le tarif progressif adopté dans d’autres villes, selon Jean-Luc Moudenc.