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1 juin 2024 17 h 06 min

« Modi: Du vendeur de thé au chef religieux »

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Pappu est un homme prospère possédant une petite boutique très occupée dans une zone animée de Bénarès qui reste ouverte du matin au soir. Il s’agit d’un point chaud pour les journalistes de divers horizons, particulièrement à l’approche des élections générales, qui sont intéressés par les opinions des clients dégustant le chai ou le thé à la menthe et aux agrumes de Pappu. Des photos de lui avec Narendra Modi, le Premier ministre indien, sont fièrement affichées sur les murs. Modi, qui prétend avoir été marchand de thé pour aider son père dans son enfance à Vadnagar dans le Gujarat, a contribué à faire de la boutique une place connue depuis sa visite durant une précédente campagne électorale.
La légende du modeste marchand de thé, l’autodidacte de la caste inférieure des ghanchis – les presseurs d’huile, et la promesse d’un progrès pour tous, ont joué un rôle clé dans la montée au pouvoir de Narendra Modi en 2014. Il a remporté la victoire face à la dynastie Nehru-Gandhi, une famille de privilégiés qui montrait des signes de fatigue après trop d’années au pouvoir, rongée par des scandales de corruption et une certaine odeur de népotisme. « Acche din aane waale hain », ou « les beaux jours sont à venir », était la promesse qu’il faisait aux électeurs.
Évoqué comme le gardien de la nation.

Le Premier ministre indien, Narendra Modi, est considéré dans son parti, le Bharatiya Janata Party (BJP) pour sa capacité à transcender les castes et à élargir la base de soutien du parti. Malgré son absence d’expérience à l’échelle nationale, ayant seulement occupé le poste de chef du gouvernement du Gujarat de 2001 à 2014, il continue d’être perçu comme un « homme du peuple ». Les personnes modestes comme Shankar Sahni, un vendeur ambulant de spécialités indiennes, admirent Modi pour son attention aux besoins des gens et non pas ceux de sa propre famille politique.

Lors des élections législatives de 2019, Modi a remporté la victoire en dépit des retombées désastreuses de la démonétisation de 2016 qui a durement touché les pauvres et les travailleurs non déclarés payés en espèces. Il a su renverser cette situation grâce à sa réponse ferme à l’attaque terroriste perpétrée par des extrémistes pakistanais à Pulwama, au Cachemire qui a ciblé l’armée indienne. Modi, en sa qualité de chef de la nation, a ordonné des frappes précises sur un camp d’entraînement du groupe islamiste Jaish-e-Mohammad situé à Balakot, au Pakistan. Sa victoire dans les urnes a été plus grande que celle de 2014, où les questions de chômage et de croissance ont été reléguées au second plan, preuve de l’impact de son attitude patriotique.

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