Un cortège en mémoire de Clément Méric, militant antifasciste décédé il y a onze ans lors d’une altercation avec des skinheads, a été organisé par un petit groupe de black bloc le 1er juin. Le rassemblement, qui a eu lieu à la place de la République à Paris, était plein d’éclats de « Nous sommes tous antifascistes » échos du champ de football. La marche, qui a également vu la participation d’Urgence Palestine et Urgence Kanaky, a attiré une majorité de manifestants pro-Palestiniens, constituant l’essentiel de la foule se déplaçant entre la place de la République et la place Gambetta.
Beaucoup de participants étaient des jeunes étudiants, en particulier des étudiantes d’origine maghrébine. La présence de voiles était faible, mais les keffiehs étaient en abondance, ainsi que quelques mains peintes en rouge. Selon les observateurs réguliers, malgré la pluie, l’événement était plus grand et plus jeune que d’habitude. Comme à l’époque des premiers défilés contre les actions israéliennes en octobre 2023, « il y avait plus de monde », témoigne Maissane Naïma, 23 ans, étudiante parisienne. Ce point de vue est appuyé par Salomé Garcenot, qui a pris part à la politique suite aux lois sur la sécurité globale en 2020 et sur les retraites en 2023. Parmi les manifestants, Sara, 25 ans, venue de Picardie et masquée par son keffieh, note « plus d’énergie aussi ».
Au lieu d’être dirigé par des personnalités ou des élus, le cortège n’était composé que de quelques banderoles d’organisations de gauche radicales (parmi lesquelles se trouvaient le NPA-Révolutionnaires, le syndicat anarchiste CNT, l’Union des Communistes Libertaires, et Révolution Permanente). Parsemées dans la foule, on pouvait également apercevoir quelques écharpes tricolores portées par certains députés « insoumis », dont Ersilia Soudais de Seine-et-Marne, Mathilde Panot de Val-de-Marne, et Thomas Portes de Seine-Saint-Denis.
Des haut-parleurs répétaient sans cesse « Israël, pars ». Urgence Palestine, pour sa part, exhortait la foule à applaudir Rima Hassan et tous les parlementaires de LFI en soutien à la candidate aux élections européennes. Un peu plus tôt, le député LFI Sébastien Delogu avait été expulsé de l’Assemblée nationale pour une durée de quinze jours après avoir déployé un drapeau palestinien dans la salle.
Une pancarte solitaire affichait « Tous les regards sur Rafah », sans faire référence aux attaques israéliennes dans la ville du sud de la bande de Gaza, qui ont pourtant suscité une forte réaction médiatique en France. Toutefois, ces incidents n’ont pas été mentionnés dans les slogans. Les manifestations spontanées qui ont surgi au cours de la semaine dernière se sont poursuivies ce samedi.
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