François Terré, une figure éminente parmi les civilistes, nous a quittés le lundi 27 mai, à l’âge de 93 ans. Son nom est reconnu par tous dans le domaine juridique. Il était membre de l’Académie des sciences morales et politiques depuis 1995. Durant trente ans, il a dispensé son enseignement à l’université Paris-II Panthéon-Assas. Il est à l’origine de nombreux manuels, qui ont été réédités plusieurs fois chez Dalloz, en particulier son « Introduction générale au droit », texte incontournable pour tous les étudiants de première année. Il a également co-écrit un ouvrage sur « Les Obligations », considéré comme une référence pour ce sujet fondamental et délicat, et a produit divers livres sur le droit familial.
La triste nouvelle de sa perte a été accueillie avec émotion par la communauté juridique. Vanessa Bousardo, vice-bâtonnière du barreau de Paris, a déclaré que la disparition de M. Terré allait être ressentie par la communauté juridique, car il fut l’un des éducateurs et penseurs les plus renommés du droit privé. Stéphane Braconnier, président de l’université Paris-Panthéon-Assas, a déploré la disparition d’une « icône du droit », l’auteur d’une œuvre majeure qui a marqué notre système juridique au cours des dernières décennies. Sacha Houlié, un avocat et président de la commission des lois à l’Assemblée nationale, a rendu hommage à François Terré, le qualifiant de « pilier » du droit civil.
Avant de se consacrer pleinement à l’enseignement et au partage de ses connaissances en tant que docteur en droit et licencié ès lettres, François Terré a commencé sa carrière comme avocat à la cour d’appel de Paris entre 1954 et 1957. En parallèle, il a été chargé de cours à l’université de Strasbourg et c’est à partir de ce moment qu’il s’est investi totalement dans la carrière universitaire.
Initialement, il a été affecté à la faculté de droit du Cambodge de 1957 à 1959, après quoi il a retourné à Strasbourg pour la période de 1959 à 1963, avant d’enseigner à Lille jusqu’en 1968. Il a ensuite passé une année à Nanterre, le foyer de la rébellion étudiante de Mai 68. Apparemment, l’atmosphère révolutionnaire « Nanterre la folie » ne convenait pas à cet érudit en droit : il s’est promptement dirigé vers l’université Paris-II Panthéon-Assas, reconnue pour son conservatisme. C’est là qu’il a passé la majeure partie de sa carrière jusqu’en 1999, avant d’y devenir professeur émérite.
« Dans l’imaginaire des étudiants de Paris-II qui ont eu le privilège de le connaître, il est considéré comme l’un des grands éducateurs, à l’instar de son collègue de droit public Pierre Delvolvé, capables de délivrer leur enseignement sans script dans le grand amphithéâtre, pouvant accueillir jusqu’à 1700 aspirants juristes. « François Terré est LE professeur. Ses enseignements en amphithéâtre sont mythiques et les échos de sa voix résonnent encore dans les murs d’Assas. François Terré a instillé la passion du droit à des milliers d’étudiants », commente ainsi René Sève, président de l’Association française de philosophie du droit (un poste autrefois occupé par François Terré) sur la plateforme Actu Juridique.
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