Bien loin du tumulte de Manhattan où Donald Trump vient d’être déclaré coupable lors de son procès pénal le jeudi 30 mai, les partisans d’Alexandria Ocasio-Cortez, l’icône de la gauche radicale américaine, se sont rassemblés dans l’auditorium d’une école du Bronx pour sa réunion mensuelle publique. Parmi les sujets discutés, peu concernaient Donald Trump.
Bobby Lee, un locataire de 74 ans, partage ses préoccupations sur les machinations de l’immobilier dans la logement social et Denisa Rodriguez est fortement agitée par la politique indulgente de Joe Biden envers le gouvernement Israélien de Benyamin Netanyahu. Tous deux espèrent tout de même que la condamnation de l’ancien président persuadera les indécis à rejoindre le parti démocrate.
Quand Alexandria Ocasio-Cortez monte sur scène, elle aborde bien entendu le sujet de la condamnation de Trump, qui l’enchante et reçoit des applaudissements. Cependant, elle rappelle également une réalité de la politique américaine: « La loi est telle qu’elle est… c’est une réalité choquante, mais c’est une vérité : même si vous avez été inculpé, jugé et condamné par un jury pour trente-quatre chefs d’accusation fédéraux différents, vous pouvez toujours vous présenter à la présidence. Cet homme va sûrement être le candidat républicain et son nom apparaîtra probablement sur le bulletin de vote. »
Elle termine sur le sujet d’annuler la dette étudiante.
En dehors de son introduction, la soirée a principalement porté sur les sujets qui préoccupent les résidents, vraisemblablement cruciaux pour rassembler son électorat en vue des élections de novembre. La liste des engagements de Mme Ocasio-Cortez pour les citoyens du Bronx a été présentée, incluant une initiative pour combattre la délinquance juvénile, l’inauguration d’un supermarché offrant des produits biologiques, frais et locaux, et la réhabilitation urbaine du quartier. Elle a mis en avant la création de deux mille postes fédéraux grâce à un service civique dédié à l’environnement, et a souligné sa lutte contre l’exploitation, notamment sexuelle, des données personnelles par l’intelligence artificielle.
Elle s’est réjouie, sous les applaudissements, de l’adoption du nouveau système permettant de remplir la déclaration d’impôts sans avoir recours à un expert fiscal onéreux. De plus, elle a encouragé les membres de l’auditoire à vérifier leur éligibilité au programme d’annulation de la dette étudiante en soulignant que « ce sont des montants qui changent la vie ». Ses positions internationales, soutenues « depuis le premier jour », en faveur d’un cessez-le-feu à Gaza et sa dénonciation du « génocide » et de la « famine » touchant indistinctement la population palestinienne ont été rappelées.
La plupart des questions étaient également locales : l’extension de l’accès à l’internet haut débit subventionné durant la pandémie de Covid-19, qui ne sera vraisemblablement pas prolongé ; et l’absence de transports publics…
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