En réponse à la crise de Gaza, Joe Biden a livré un discours sérieux et surprenant le vendredi 31 mai. Le président américain a exprimé son impatience et une certaine nervosité face à la guerre que mène Israël depuis huit mois, qui est devenue un dilemme pour l’administration américaine. Il a déclaré qu’il était temps de mettre fin à la guerre et de commencer à reconstruire et a encore souligné l’incapacité du Hamas à organiser une autre attaque du 7 octobre, se référant à l’attentat survenu en Israël. Biden a choisi de confronter toutes les parties concernées à leurs responsabilités en introduisant une nouvelle proposition israélienne. Cette proposition, de quatre pages et demie, a été jugée « positive » par le Hamas après sa réception jeudi soir.
La proposition, annoncée de façon inhabituelle par Washington comme si l’objectif était de faire pression sur le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, contient un plan pour un cessez-le-feu durable en trois étapes, qui a été en cours de négociation depuis des mois. Un haut fonctionnaire américain a remarqué que la proposition est presque identique à celle du Hamas d’il y a quelques semaines, espérant que le groupe islamiste armé l’acceptera.
La première étape prévoit un cessez-le-feu provisoire de six semaines, des échanges d’otages les plus vulnérables de Gaza contre des centaines de prisonniers palestiniens en Israël, et le déploiement massif d’aide humanitaire. En échange, l’armée se retirerait des « zones densément peuplées » du territoire, permettant le retour des réfugiés.
Durant la seconde phase, discutée en profondeur lors de la première, les troupes capturées par le Hamas seraient libérées, et les forces israéliennes quitteraient complètement la bande de Gaza, instaurant ainsi un « cessez-le-feu permanent ». Cependant, cette possibilité a jusqu’à présent été rejetée par tout le gouvernement israélien. La troisième phase, qui concerne un important plan de reconstruction de Gaza sur une période de trois à cinq ans, semble donc être bien éloignée et imprévisible.
Points aveugles dans l’intervention de Joe Biden
Joe Biden a admis les réticences à ce plan au sein de la droite israélienne. « Ils ont affirmé clairement vouloir occuper Gaza et continuer à se battre pendant des années. Les prisonniers ne sont pas une priorité pour eux », a-t-il déclaré. Le président a prévenu contre « une guerre sans fin à la recherche d’une notion non définie de victoire complète ». D’après lui, Israël aurait tout à gagner en poursuivant le plan, avec l’opportunité de s’intégrer dans un « système régional de sécurité pour combattre la menace iranienne ».
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