Jérôme Macchi admet qu’il n’est pas très informé sur Ursula von der Leyen. Même s’il ne peut pas nommer son poste actuel, la présidente de la Commission européenne, il était prêt à la désigner lors d’un rassemblement politique le 25 mai à Marseille, organisé par la tête de liste de Reconquête! pour les élections européennes, Marion Maréchal. Macchi suggère que Von der Leyen prend des décisions à Bruxelles sans consulter les pays ou les citoyens, et qu’au lieu de cela, elle est influencée par les grandes entreprises américaines. Il base ses affirmations sur des rumeurs, des informations en ligne et les discours de Marion Maréchal et Eric Zemmour, tous deux membres du parti politique de Zemmour, qui sont déterminés, dit-il, à « sauver la France ».
Au cours des derniers mois, dans des assemblées publiques d’extrême droite, Ursula von der Leyen est devenue une des figures politiques les plus détestées, rivalisant avec le président français, Emmanuel Macron. Son nom seul suffisait à déclencher des huées et des insultes. Il y a eu moins d’efforts pour comprendre son rôle en tant que présidente de la Commission européenne.
Louis Franc, qui était présent à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) le 24 mai pour soutenir le président du Rassemblement national (RN), Jordan Bardella, et la leader des députés du RN, Marine Le Pen, pense que von der Leyen est « présidente du Parlement européen » et suggère, sans preuve tangible, qu’elle est contrôlée par de « grandes industries ». Samuel Meplaux, un autre partisan du RN, la perçoit comme la « présidente de l’Union européenne [UE] », mais croit qu’elle est compromise par des influences corrompues : « Elle incarne les lobbys, les machinations et la corruption, en particulier concernant les vaccins. Elle n’a pas été élue, fait des bêtises, mais n’est jamais punie. »
Peu importe que les adeptes du RN et de Reconquête ignorent les rôles d’Ursula von der Leyen. L’extrême droite française n’a utilisé son image pendant cette campagne que pour représenter l’Europe de Bruxelles et ses technocrates, que ce groupe critique vivement. Pour Philippe Vardon, directeur de campagne de Marion Maréchal, elle représente parfaitement un fédéralisme européen qui efface les États et les peuples.
Le « Vonderleyisme » est un terme utilisé pour désigner cette vue. Des mesures majeures adoptées sous le premier mandat de l’ancienne ministre allemande de la défense, des pactes pour lutter contre le réchauffement climatique et renforcer le contrôle des migrants en Europe, alimentent le discours nationaliste selon lequel l’UE est dirigée par de hauts fonctionnaires sans légitimité démocratique, qui cherchent à « effacer » les nations et les peuples. Selon Eric Zemmour, elle est le symbole d’un pouvoir qui veut utiliser toutes les crises pour instaurer un jacobinisme à Bruxelles.
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