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31 mai 2024 12 h 09 min

Mission sur violences sexistes d’autorité

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L’objectif d’améliorer la protection et le soutien aux victimes de violences sexistes et sexuelles perpétrées dans un contexte d’autorité a été abordé par le gouvernement, qui a sollicité un rapport sur ce « point aveugle » des violences sexistes et sexuelles de certaines personnalités de diverses professions. Ce rapport sera rédigé dans les semaines à venir.

Six femmes bénévoles dirigent ce projet : l’ancienne sous-préfète et haut fonctionnaire Christine Abrossimov, Christine Caldeira, secrétaire générale de l’Association nationale des DRH, Angélique Cauchy, ex-joueuse de tennis victime de viol par son coach, Bariza Khiari, ex-sénatrice, Marie-France Olieric, gynécologue, et Rachel-Flore Pardo, avocate.

Malgré l’existence de lois sanctionnant le harcèlement sexuel et les comportements sexistes, ainsi que des mécanismes d’alerte dans le secteur privé et la fonction publique, il y a encore un « nombre non déclaré de violences sexistes et sexuelles », selon leur lettre de mission signée par quatre ministres (justice, sports, fonction publique, délégué à l’égalité). Le concept d’autorité peut se rapporter à différents contextes, tels qu’un rapport imposé entre un chef de service et son subordonné, entre un leader politique et un militant, une interne et son chef de service… Cela comprend « les situations où existe une relation d’autorité ou de pouvoir, qu’elle soit due à la position exercée ou à la nature de la relation entre l’auteur des violences et la victime, lorsqu’elle est pervertie », précise la lettre, datée du 22 mars.

Les mineurs ne sont pas inclus dans le cadre de cette mission.

Dans le but de faire un inventaire des outils disponibles en fonction des différents secteurs, de leur application et de leurs insuffisances, les participants de la mission ont déjà mené près de soixante auditions, ciblant les dirigeants des ressources humaines, les associations, les cabinets ministériels et les institutions. Leurs recherches résonnent spécialement au regard des événements récents, à l’image de l’affaire Judith Godrèche, largement couverte par les médias. Cependant, la mission ne concerne pas les violences sexuelles perpétrées contre les mineurs, qui sont gérées par la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles envers les enfants.

L’avocate Rachel-Flore Pardo a constaté que « l’industrie du cinéma est souvent citée, mais on retrouve les mêmes dynamiques de pouvoir dans tous les secteurs, quels que soient le niveau et l’échelle ». Bariza Khiari ajoute que « toutefois, certaines particularités émergent lorsqu’il y a une implication physique ».

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