Le sujet des violences sexuelles et sexistes dans le secteur de la santé a refait surface il y a deux mois, à la suite des affirmations de l’infectiologue Karine Lacombe à l’encontre de l’urgentiste Patrick Pelloux. Cela a mis en lumière un problème sociétal qui affecte également les hôpitaux. Le sous-ministre de la santé, Frédéric Valletoux, a commencé à organiser des réunions avec des associations d’étudiants, des conférences hospitalières et des fédérations d’employeurs fin avril, promettant des mesures.
Le 31 mai, le ministère de la santé a annoncé les premières lignes d’action. Concernant l’enquête institutionnelle menée par les établissements, une équipe nationale spécifique sera créée pour soutenir les hôpitaux. Les dénonciations sont souvent dissuadées par le faible espoir des victimes de les voir aboutir, comme l’exprime l’entourage de M. Valletoux. Les employeurs rencontrent des difficultés, notamment un manque de connaissance et de formation, ainsi qu’une possible réticence à l’enquête due à un esprit de corps.
En ce qui concerne la formation, les professionnels de la santé qui ont pour mission de superviser, documenter et accompagner les violences sexistes et sexuelles seront tenus de suivre une formation sur le sujet d’ici trois ans. Ce dernier point concerne principalement les responsables et les superviseurs de stages pour les internes. Il est également prévu d’établir une ligne d’écoute nationale et un soutien multidisciplinaire pour les victimes, qui sera confié à une association par le ministère de la santé. Un engagement a également été pris pour une communication ouverte et transparente sur ces questions, avec des rapports annuels sur les dénonciations, les délais de traitement et les sanctions.
Ces déclarations, non accompagnées d’un budget spécifique, englobent des mesures plutôt générales pour combattre ces actes de violence. Elles représentent le commencement, précédant un « plan d’action » qui est prévu pour la fin de l’été, comme l’a mentionné le ministre adjoint à la santé, Frédéric Valletoux, dans une interview avec Le Parisien, vendredi dernier, lorsqu’il a présenté ces premières initiatives. Cependant, les demandes sont considérables, comme l’a soutenu un regroupement de plusieurs associations mercredi 29 mai, devant le ministère de la santé, sous le mot clé #MeeTooMédecine.
Le regroupement Emma Auclert, qui comprend des étudiants en médecine à l’initiative de la protestation, a dénoncé la « culture du viol et le silence » alimentée par les « hiérarchies professionnelles », « l’esprit de solidarité » et la « culture étudiante ». Le même jour, le président du Conseil national de l’Ordre des médecins, François Arnault, admettait les limitations de la réponse disciplinaire dans une interview avec Ouest-France. « Il y a des expulsions, des punitions, des interdictions d’exercer », a-t-il noté. Cependant, « les chiffres sont insuffisants, c’est incontestable ».
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