C’était comme assister à des funérailles. Une foule de sympathisants s’était rassemblée le 30 mai devant le tribunal de West Kowloon pour soutenir les « 47 » accusés lors de leur procès. Certains étaient même restés dehors pendant deux jours dans l’attente du verdict. Sur les 47 personnes accusées, 31 ont choisi de plaider coupable tandis que 16 ont plaidé non coupable. Cependant, le jeudi, quatorze parmi les seize ont été reconnus coupables de « complot en vue de subversion ». C’est un crime qui peut entraîner une peine de réclusion à perpétuité en vertu de la nouvelle loi de sécurité nationale (NSL) imposée par Pékin à Hongkong en juin 2020.
Deux personnes, l’avocat Lawrence Lau Wai-chung et l’ancien conseiller de district Lee Yue-shun, ont été acquittées lors de ce procès. Parmi les quarante-sept inculpés, trente et un ont opté pour plaider coupables depuis plus d’un an, espérant accélérer la procédure et possiblement réduire leur peine de 20 % à 30 %. C’est une pratique courante dans le système juridique de Hongkong. Cependant, avec l’introduction d’une nouvelle loi de sécurité en fin mars pour « compléter » la NSL de 2020, cette réduction de peine pourrait leur être déniée.
Les quatorze militants condamnés ont maintenant dix jours pour faire appel. Pour sa part, le ministère de la justice a immédiatement contesté les deux acquittements.
Thomas Gnocchi, le responsable du bureau de l’Union européenne, et des délégués de plusieurs consulats, dont ceux de la France, de l’Allemagne, du Royaume-Uni, de l’Australie et des États-Unis, étaient présents pour entendre le verdict. De même, quelques personnalités politiques de l’opposition prodémocratie toujours en liberté, comme l’ex-députée Emily Lau et Chan Po-ying, chef de la Ligue des sociaux-démocrates et conjointe de Leung Kwok-hung, un député incarcéré surnommé « Long Hair », étaient également présentes.
Mme Chan a été appréhendée pour avoir « perturbé l’ordre public » en déployant une banderole de protestation dans la ligne d’attente du public. Selon Anne-Marie Trevelyan, la ministre britannique pour l’Indo-Pacifique, ce verdict ne servira qu’à entacher davantage la renommée internationale de Hong Kong.
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