Les actions provocatrices de la Corée du Nord ne sont pas uniquement limitées aux lancements de missiles, comme les dix récemment tirés le 30 mai vers l’est de la péninsule. Ces activités incluent également des lâchers de ballons chargés de centaines de sacs contenant divers types de déchets en direction de la Corée du Sud. Plus de 260 de ces sacs ont été découverts par l’armée sud-coréenne le 29 mai, tombant près de la Zone Démilitarisée (DMZ qui sépare les deux Corées) et à Séoul. Un sac a même été retrouvé dans une rizière à Geochang, située dans le sud-est du pays. Pour les militaires sud-coréens, il s’agit d’une violation du droit international, qui a entraîné une demande pour que la Corée du Nord « mette fin immédiatement à ses actes brutal et vulgaires ».
Cependant, Pyongyang ne faisait que renvoyer l’ascenseur aux sud-coréens. Le 12 mai, l’association sud-coréenne « Combattants pour une Corée du Nord libre » avait envoyé des sacs remplis de pamphlets anti-Kim, de billets de un dollar, et de clés USB contenant des séries télévisées et de la musique sud-coréennes. « Pyongyang avait prévenu de sa réponse », déclare avec satisfaction Park Sang-hak, patriote énergique de 50 ans, à l’avant-garde du mouvement pour l’envoi de propagande en direction du Nord, par tous les moyens possibles.
M. Park, qui a fui la Corée du Nord, est arrivé au Sud via la Chine en 1999 grâce à son père, qui avait fait défection en 1996 après une carrière passée aux côtés des dirigeants nord-coréens. Avant de rejoindre le Sud, Park Sang-hak avait étudié les communications à l’université et travaillé dans le secteur de la propagande. Suite à sa défection, il a étudié les sciences politiques et les technologies de communication à l’université de Séoul, ce qui en fait un honni de Pyongyang.
M. Park est un militant par choix et foi, et il est orgueilleux que son fils fasse son service militaire dans l’armée du sud. Lui et son frère Jung-oh, qui dirige l’organisation Keunsaem qui assiste les transfuges, mènent ensemble de nombreuses actions. «Je connais les informations nécessaires pour éveiller les gens à la réalité du régime», déclare-t-il. Il croit que la popularité croissante des contenus sud-coréens parmi les résidents du Nord est la faiblesse du régime. Il affirme qu’il ne peut empêcher leur diffusion, si bien que les jeunes qui s’échappent du Nord arrivent dans le sud en maîtrisant déjà la terminologie sud-coréenne.
Ses activités l’ont placé en tant que cible principale de Pyongyang. Ayant été ciblé par deux tentatives d’assassinat, il est maintenant sous la protection de la police 24h/24 et ne sort jamais sans ses deux gardiens.
L’envoi de ballons est une tactic qui date de la guerre de Corée (1950-1953). Il s’agissait de l’un des outils de la « guerre psychologique » entre les deux frères adversaires, qui comprenait l’envoi de messages via des haut-parleurs et des programmes radiophoniques.
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